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1911 Can. Alphonse Alonzo (1889-1968)

Né: 5.3.1889 à Jérusalem, d'une famille de Jaffa

Études:

  •  Études élémentaires à l'école des Frères
  • 22.9.1901: Rejoint le Petit Séminaire du Patriarcat latin

Ordination: 23.12.1911

Nominations & Activités:

  • 1912: Vicaire de la paroisse de la décollation de Saint-Jean-Baptiste à Madaba avec le curé P. Jean Panfil
  • 1913: Vicaire de la paroisse de l'Assomption de Notre-Dame à Salt avec le curé P. Antoun Abedrabbo
  • 1914: Vicaire de la paroisse de la décollation de Saint-Jean-Baptiste à Madaba avec le curé P. Antoine Faragalli
  • 1915: Vicaire de la paroisse Notre-Dame de l'Annonciation à Beit Jala avec le curé P. Choukri Safieh jusqu'à 7.1916
  • 7.1916: Professeur au Séminaire du Patriarcat latin jusqu'en 1917 
  • 10.1918: Curé de la paroisse Notre-Dame ad Pasteurs à Beit Sahour, en Palestine jusqu'au 17.10.1929
  • 10.1929: Curé et Directeur du sanctuaire Notre-Dame de Palestine à Rafat
  • 4.7.1931: Curé de la paroisse de Bourka, en Palestine jusqu'au 25.1.
  • 25.1.1933: Curé de la paroisse Saint-Joseph à Shefamar, Palestine jusqu'au 3.2.1936
  • 3.2.1936: Curé de la Paroisse de Beisan, en Palestine jusqu'au 1.9.1936
  • 1.9.1936: Curé de la paroisse Saint-Antoine de Padoue à Rameh, Palestine jusqu'au 16.1.1941
  • 25.1.1941: Curé de la paroisse Notre-Dame ad Pasteurs à Beit Sahour, en Palestine jusqu'au 24.7.1943
  • 24.7.1943: Curé de la paroisse Saint-Joseph à Jifna, en Palestine jusqu'au 5.6.1959
  • 21.12.1961: Célébration de son jubilé d'or sacerdotal en famille au Patriarcat latin
  • 19.12.1965: Investi Chanoine du Saint-Sépulcre

Mort: 16.6.1968 au Patriarcat latin à 5h. du matin à l'âge de 79 ans

Enterré: 17.6.1968 au Cimetière du Mont Sion

Au matin du dimanche 16 juin, D. Alphonse Alonzo s'est doucement éteint au Patriarcat, dans sa 80e année. Un mieux inespéré, l'avant-veille, avait permis au patriarche et au coadjuteur de se rendre à Nazareth, pour y bénir le nouveau monastère des Clarisses. A leur retour, ils trouvaient D. Alonzo s'acheminant doucement vers la mort. En lui, le Patriarcat perd un prêtre irréprochable et tout discret, en même temps qu'un missionnaire de mérite.

Il était né à Jérusalem, le 5 mars 1889, d'une vieille famille de Jaffa, dont le nom dit bien l'ascendance espagnole. Après ses études à l'école des Frères, il entra au petit séminaire patriarcal, le 22 septembre 1901. Il fut ordonné prêtre le 23 décembre 1911, avec un condisciple, D, Michel Abraham, décédé aux États-Unis en 1960. D. Alonzo avait eu une enfance assez rude. Son unique sœur, qui lui survit, lui avait procuré une belle couronne de neveux et de petits neveux. Il avait dans sa parenté deux cousines, religieuses de Notre Dame de Sion à Jérusalem et un petit cousin, frère des Écoles chrétiennes à Amman.

Après son ordination, D. Alonzo commença son ministère, en 1912, comme vicaire à Madaba, où il revint en 1914, après une année passée à Salt. En 1915, il devint, pour deux ans, vicaire à Beit Jala de D. Safieh qui restera sa ressource de bon conseil pendant ses premières années de curé à Beit Sahour. Quand Beit Jala fut occupé par les Turcs, il rentra au Patriarcat et y fut professeur au séminaire qui avait dû aussi s'y replier. À la fin de la guerre, il fut nommé curé de Beit Sahour, la paroisse du village des Pasteurs. Il allait y rester 11 ans, vraiment heureux, s'occupant tout spécialement de son école. Un de ses élèves, Jobraïl Abou-Saada, devait lui faire tout honneur, promu en 1961 archevêque melkite ; il devait cependant précéder D. Alonzo devant le Seigneur, en 1965.

En octobre 1929, Mgr Barlassina, qui venait de lancer son œuvre de Rafat en école professionnelle, y détacha D. Alonzo comme directeur spirituel. D. Alonzo devait avouer par la suite le grand sacrifice que lui fut de quitter Beit Sahour pour Rafat où il ne put s'acclimater. En 1931, Mgr Barlassina lui confiait la petite paroisse de Bourka, près de Samarie, puis Shefamar en 1933. Là, en dehors de sa petite communauté latine, qui utilisait la chapelle des Sœurs de N. D. de Nazareth, D. Alonzo trouva large champ à son zèle apostolique, car Mgr Haggiar, l'évêque melkite d'Acre, qui l'appréciait fort, lui confia l'enseignement religieux dans son école. Le curé latin aida donc de toute façon son confrère melkite, assez original, qui fournit son répertoire d'histoires bien savoureuses.

Après un passage à Beisan, D. Alonzo prit en 1936, pour 5 ans, la paroisse de Rameh. Ce fut pendant les années troublées du terrorisme palestinien. Le pacifique D. Alonzo, qui n'avait rien du caractère d'un résistant, connut cependant des ennuis jusque dans cette paroisse si septentrionale. Lors d'une fouille, les soldats anglais trouvèrent un fusil dans une dépendance de la mission, ce qui entraîna l'arrestation du curé, emmené à Saint-Jean-d'Acre pour enquête.

En 1943, D. Alonzo devenait, à 17 ans, curé de Gifna où il terminerait sa vie pastorale. Il eut la consolation de voir trois de ses petits paroissiens devenir prêtres : D. Émile Makhlouf en 1953, D. Nasser Yussef en 1961, et D. Elias Odeh en 1971. En août 1957, D. Alonzo, atteint d'une paralysie faciale, dut se retirer quelque temps au Patriarcat d'où il faisait la navette avec sa paroisse proche. En 1960, définitivement arrêté par une, forte tension, il se retira à la résidence patriarcale dont il devenait une très sympathique figure. Le 2 janvier 1966, il eut la surprise, qui réjouit tous ses amis, de se voir nommer par le Patriarche chanoine du Saint-Sépulcre. Ce canonicat, désormais bien honoraire pour lui, était un témoignage d'appréciation pour toute sa carrière de missionnaire discret et zélé.

Prêtre profondément pieux, D. Alonzo faisait tous les jours dans la matinée une longue visite à la concathédrale, ne descendant jamais à l'église sans faire, en cours de route, une station de prière devant la statue du Sacré-Cœur du couloir et une autre devant celle de la Vierge dans l'escalier. Il était toujours disponible pour les confessions à la concathédrale, au collège des frères et aussi pour les confrères qui aimaient recourir à ce prêtre pieux et bon. Au Patriarcat, il donnait l'exemple de la vie commune. Malgré sa personnalité toute discrète, il avait un sens charmant de l'humour. Il maintenait ainsi au Patriarcat une atmosphère de joie et de détente, bien appréciée par ses confrères, fort absorbés, de la Curie. La <aadhafa > ou hospitalité de sa chambre avait toujours du succès, comme aussi son fonds inépuisable d'histoires arabes, racontées avec saveur, qu'on ne se lassait pas de lui faire raconter, tout comme on daubait aussi sur les mérites de ses trois « fils », des confrères du Patriarcat, sujet inépuisable avec lui de taquineries enjouées.

Depuis quelques mois, son cœur s'affaiblissant, D. Alonzo gardait de plus en plus sa chambre. II y tenait toujours sa « madhafa » et y accueillait aimablement chaque jour ses confrères qui, Patriarche et Coadjuteur en tête, venaient prendre chez lui quelques instants de détente. Ou bien on le voyait, au bras de la Mère infirmière, faisant un peu d'exercice dans le corridor et en profitant pour rendre visite à tous les présents. D. Alonzo a été admirablement soigné par la R. Mère Chiara et ses Sœurs de Sainte Dorothée, jusqu'à ses derniers moments. Le 12 juin, il avait reçu l'onction des malades des mains de S. E. Mgr Beltritti. Au retour de Nazareth, le 15, patriarche et coadjuteur l'ont retrouvé très affaibli, mais conscient. Au matin du 16, entouré du Coadjuteur et de quelques confrères, il s'est endormi tout paisiblement dans le Seigneur. Le 17, à la concathédrale, en présence du patriarche, du coadjuteur des vicaires patriarcaux et d'une nombreuse assistance, comprenant la parenté de Jérusalem, Mgr Bateh a chanté la messe de requiem, avec service et chant du grand séminaire. D. Alonzo a été ensuite enseveli, non pas à Gethsémani comme l'étaient les prêtres depuis 1948, mais au cimetière paroissial du Mont Sion, rouvert et remis en état depuis la guerre de 1967.