Né: 15.7.1883 à Beyrouth, Liban
- Reçoit le sacrement de baptême une heure après sa naissance par son père, car il était en danger
Études: 1892: Bethléem
Ordination: 14.9.1910 par S.E. Louis Piccardo à Jérusalem
Nominations & Activités:
- 1895: Noviciat salésien et centre
- Travaille à Bethléem et pendant la grande guerre à Beit Jmal
- 1.1898: Curé de la paroisse Saint-Joseph à Jifna, en Palestine jusqu'à 8.1898
- 1919: Passe 9 mois en Italie
- 3.1919: Rejoignez le Patriarcat Latin de Jérusalem
- 3.5.1920: Curé de la paroisse Saint-Michel-Archange à Smakieh, en Jordanie jusqu'à 9.1921
- 13.3.1922: Premier curé de la Paroisse de Beisan, en Palestine jusqu'au 13.5.1925
- 13.5.1925: Curé de la paroisse de l'Immaculée Conception à Hoson, en Jordanie jusqu'à 12.1928
- 1925: Première Visite pastorale à Eidoun
- 6.1.1929: Curé des dissidents à Nazareth
- 20.9.1929: Curé de la paroisse Saint-Antoine de Padoue à Rameh, Palestine jusqu'au 1.9.1932
- 10.1932: Professeur au Séminaire du Patriarcat latin
- 4.1934: Curé de la paroisse Notre-Dame ad Pasteurs à Beit Sahour, en Palestine jusqu'au 22.12.1940
- 22.12.1940: Curé de la paroisse Notre-Dame des Sept Douleurs à Aboud, en Palestine jusqu'au 24.07.1943
- 24.7.1943: Le dernier Curé de la paroisse de Bourka, en Palestine jusqu'au 14.12.1946
- 14.12.1946: Arrivée à Gaza, il a donné à P. Issa Salman les derniers sacrements, deux jours avant sa mort, et l'a amené à l'hôpital
- 1.1.1947: Curé de la paroisse Sainte-Famille à Gaza, en Palestine, après la mort du curé P. Issa Salman jusqu'à 5.1950
- 18.7.1952: Revient au Patriarcat latin par avion du Caire
Mort: 9.9.1953, à l'âge de 70 ans
Enterré: 10.9.1953 à Gethsémani
En la personne de don Choukri Srour, le clergé patriarcal vient de perdre l'un de ses vétérans et une bien sympathique figure. On le savait sous la menace de la mort, mais cependant celle-ci est venue si soudaine qu'elle a profondément impressionné tous ses confrères.
D. Choukri Srour était né le 15 juillet 1883 à Beyrouth, dans une bonne famille maronite. Une heure après sa naissance, comme on craignait pour sa vie, il fut baptisé par son père lui-même. En 1892, il entra à Bethléem, à l'école que D. Belloni y avait fondée et qu'il avait confiée en 1890 aux Salésiens. Choukri Srour s'y mettait bientôt au latin pour devenir prêtre. II entra au noviciat salésien de Crémisan, le 1er novembre 1901, alors que s'y trouvait en visite D. Rua, le premier successeur de Don Bosco. Ordonné prêtre le 14 septembre 1910, à Jérusalem, par Mgr Piccardo, auxiliaire de S. B. Mgr Camassei, D. Sourour travailla d'abord dans la maison salésienne de Bethléem, puis, pendant la guerre, dans celle de Beit Jemal. En 1919, il alla passer 9 mois en Italie.
En 1919 aussi, D. Sourour, quittant les Salésiens, s'attacha au Patriarcat latin. Pendant 30 ans de vie apostolique, il devait passer par de nombreuses missions. Il commença par la plus lointaine et la plus difficile en ce moment-là, Smakieh, où il resta un an et demi. Mgr Barlassina le rappela bientôt au Patriarcat pour y travailler à une explication du catéchisme. Il redigea aussi un texte de gymnastique qui fut adopté quelque temps en Palestine, Syrie et Égypte et collabora à l'édition d'un paroissien dominical en arabe. En mars 1922, il devint curé de Beisan, et en mai 1925, de Hoson en Transjordanie. Il y prit soin aussi des postes voisins et c'est ainsi qu'il eut l'occasion d'acheter le premier terrain de la mission de Khirbeh. Après avoir passé quelques mois au vicariat de Nazareth pour s'y occuper d'un groupe de fidèles, il fut nommé en 1929 curé de Rameh.
En octobre 1932, il fut détaché comme professeur d'arabe au séminaire patriarcal 1 dont les pères de Bétharram venaient de prendre la direction. Il le quitta en avril 1934 pour un remplacement momentané à Beit Sahour. Cette affectation, toute provisoire, allait se transformer en un séjour de 6 ans, le stage le plus long qu'il ait fait dans une mission. En décembre 1940, il quitta Beit Sahour pour Aboud d'où il passa, en juillet 1943, à Bourka.
En décembre 1946, Mgr Barlassina l'envoya à Gaza où le curé D. Issa Salman était gravement malade. D. Sourour y arriva deux jours avant la mort de son ami, qu'il assista à ses derniers moments. Le 1er janvier 1947, il fut nommé lui-même à cette cure de Gaza où il allait terminer en beauté son activité missionnaire. La Providence allait, en effet, lui ménager à Gaza, en Décembre 1948, une occasion exceptionnelle de manifester de façon éclatante toute la charité de son grand cœur.
Pendant l'hiver de 1948, les Israéliens firent battre en retraite les troupes égyptiennes qui tenaient le front Sud. Sauf une partie, encerclée à Fallouja, le reste fut rejeté sur Gaza, ainsi qu'une multitude de réfugiés qui portèrent subitement à plus de 200.000 les habitants de cette bande côtière longue de 20 km et large à peine de 8. L'afflux de ces réfugiés dans Gaza, sous le bombardement israélien, fut quelque chose d'indicible. D. Sourour fut totalement à la hauteur d'une telle situation. Dans toutes les missions où il était passé, il avait laissé le souvenir d'une grande générosité, trop affranchie même dans les circonstances normales des prudences ordinaires ; aussi se retrouvait-il souvent, et sans aucune émotion, tout démuni de ressources. Lors de la catastrophe de Gaza, sa libéralité naturelle aida sa charité qui fut vraiment admirable.
Dans la modeste propriété de la mission, il trouva moyen d'installer aussitôt le chiffre invraisemblable de 280 familles. Ce fut d'emblée un gros village de près de 800 habitants parmi lesquels se trouvèrent 150 catholiques. Ils avaient cherché tout naturellement refuge chez ce vieux curé dont le sourire si accueillant révélait le grand cœur ouvert à toute misère. Dans la maison même, il arriva à loger 180 personnes, cédant la moitié de sa chapelle et ne se réservant qu'une petite chambre, partageant avec ses malheureux hôtes le très peu que sa trop grande générosité lui permettait d'avoir encore en réserve. Dès qu'il eut épuisé ses ressources, le bon curé se fit mendiant pour ses réfugiés. L'extraordinaire charité de ce vieux prêtre catholique que les revues appelaient un nouveau saint Vincent de Paul, avait fait sensation en tous milieux. Quand il arriva au Caire pour y chercher des secours, D. Sourour, bien qu'un peu agacé par tout ce bruit fait autour de lui, fut heureux de constater que ses accents trouvaient écho et que de tous côtés la Providence lui procurait des ressources. Dès sa création, en Avril 1949, la Mission Pontificale, en la ersonne de son Président, Mgr McMahon, vint très généreusement à son aide; elle devait seconder de toute façon le travail charitable du curé de Gaza.
Avec beaucoup de sens social, D. Sourour se préoccupa, tout en fournissant les effets indispensables à ses réfugiés, de leur assurer un travail qui les arrachât à leur lamentable oisiveté. C'est ainsi qu'aidé de divers côtés, et surtout par Mgr McMahon, il organisa la confection de tricots qui furent distribués aux enfants. Il monta ensuite un atelier de tissage et put ainsi distribuer en quelques mois plus de 7000 mètres d'étoffe à ses réfugiés, heureux de les voir, comme une famille, vêtus de la même étoffe aux mêmes couleurs. Il construisit aussi des locaux scolaires au milieu du camp de tentes qui couvrait sa mission.
À Pâques 1950, la santé du vieux curé se trouva gravement et irrémédiablement atteinte. Mis en danger et torturé par l'angine de poitrine, il dut partir pour le Caire où Mgr McMahon eut à cœur de le faire soigner avec la plus grande charité. De Juin à Octobre 1950, il alla chercher un soulagement au Liban. Il revint ensuite à Alexandrie et se trouvait à la fin chez les Pères Franciscains du Mousky au Caire,
Le 18 juillet 1952, il revint par avion en Palestine et se retira au Patriarcat, à Jérusalem. Son état ne lui permettait plus aucune activité. Il connaissait bien la nature de son mal ; il le supportait d'ailleurs avec son magnifique optimisme qui le maintenait toujours de bonne humeur. Bien incapable d'ailleurs de s'astreindre toujours aux sévères précautions que lui recommandaient les médecins, il voyait venir la mort, sans illusion et sans peur, tout résigné à la volonté de Dieu.
Pour ce vieillard qui se savait condamné, la mort est cependant venue en voleur, à l'improviste. Au soir du 9 septembre, après le souper de communauté, il se trouvait assis avec ses confrères au divan du Patriarcat. Il venait de dire qu'il se trouvait bien. Tout à coup, ses voisins entendirent un hoquet s'étrangler dans sa gorge. Il était mort, bien que resté assis, la tête appuyée en arrière contre le mur. Le médecin appelé aussitôt ne put que constater le décès.
Ses funérailles ont eu lieu le lendemain à la cathédrale. D. Sourour a été enseveli aux côtés de Mgr Perrin et de D. Farwagi, à quelques pas de la basilique de Gethsémani, dans la propriété des Pères Franciscains.