Logo
Donate Now

1951 Louis Makhlouf (1924-1982)

Né: 21.6.1924 à Zababdeh (Jénine, Palestine)

  • 20.7.1924: Reçoit le sacrement de baptême
  • 19.6.1938: Reçoit le sacrement de confirmation

Études:

  • Études élémentaires à l'école paroissiale
  • 15.10.1939: Rejoint le Petit Séminaire du Patriarcat latin, sur recommandation du P. Selim Hadweh, alors curé de Zababdeh
  • 14.12.1947: La Tonsure et Les Premiers Ordres Mineurs par Mgr Arata, asseusseur de l'orientale à la Pro-cathédrale
  • 5.12.1948: Les Premiers Ordres Mineurs par Mgr Gustave Testa à Sainte-Catherine à Bethléem
  • 1963: Examens institut oriental de Beyrouth
  • 1.10.1944: Rejoint le Grand Séminaire du Patriarcat latin
  • 23.7.1950: Le Sous-Diaconat par S.B. le Patriarche Albert Gori à la Basilique de Gethsémani
  • 23.12.1950: Le Diaconat par S.E. Mansour Gelat à la Pro-cathédrale

Ordination: 8.7.1951 par S.E. Mansour Gelat à la Pro-cathédrale du Patriarcat latin de Jérusalem

Nominations & Activités:

  • 7.6.1951: Administrateur de la paroisse de Visitation de Notre-Dame à Zababdeh, en Palestine d'où il dessert également les paroisses de Jénine et Bourquin jusqu'au 14.9.1951
  • 14.9.1951: Vicaire de la paroisse de l'Immaculée Conception à Hoson avec le curé P. Émile Shehadeh
  • 13.12.1951: Curé de la paroisse de l'Annonciation de Notre-Dame à Shatana, en Jordanie jusqu'au 22.8.1952
  • 6.1952: Début de la construction de l'église en son temps de Shatana
  • 22.8.1952: Vicaire de la paroisse de la Sainte-Famille à Ramallah avec le curé P. Michel Karam
  • 12.8.1955: Vicaire de la paroisse du Christ-Roi à Amman pour diriger l'école
  • 2.8.1963: Directeur du Collège Patriarcal et vicaire dominical de la paroisse Notre-Dame du Mont Carmel à Jabal-Hashimi à Amman avec le curé P. Naoum Karadcheh
  • 20.8.1969: Président de la commission des écoles patriarcales de Transjordanie
  • 8.7.1976: Célébration de son jubilé d'argent sacerdotal

Voyages: Allemagne, Espagne (1962) accueilli par le P. Grebe

Mort: 2.12.1982 à l'hôpital de l'université, à l'âge de 58 ans

Enterré: 6.12.1982 à Zababdeh

C'est le troisième prêtre du clergé patriarcal, et le second de Zabab­deh, qui s'en est allé vers le Seigneur en cette année 1982, après D. Michel Khader, le 1er janvier, et D. Alfred Attieh, le 19 avril. C'est aussi une perte bien sentie par le clergé de Jordanie, car D. Louis était le directeur des écoles latines florissantes d'Outre-Jourdain. Une congestion cérébrale sera enlevée en une semaine à ses confrères du Misdar, la grande paroisse-mère d'Amman.

Entré au petit séminaire le 15 octobre 1939, Louis Makhlouf, élève sérieux et doué, passait ensuite au grand séminaire à Beit Jala et était ordonné à Jérusalem le 8 juillet 1951 par Mgr Gélat, avec trois condiscples, Naoum Karadcheh, Mansour Saliba, et Wadia Jaghab, parti ensuite en mi­nistère aux États-Unis. Après quelques mois comme vicaire à Hosson de D. Emile Shahadeh, D. Louis était nommé curé de la petite paroisse de Shatana. II y voyait les débuts de construction de l'église, mais non sa bénédiction le 10 décembre 1952. En août de cette année, il avait en effet été nommé vicaire, à Ramallah, de D. Michel Karam et le restait encore sous D. Ibrahim Hélou, avant d'être transféré à Amman en août 1955.

À Amman, le vicaire patriarcal, Mgr Sirnan, lui confiait la direction du collège qui prenait alors son essor dans une paroisse en plein développement par l'afflux des réfugiés et immigrés palestiniens. En même temps, D. Louis préparait une licence de philosophie à l'Institut oriental de Beyrouth. Il en passerait avec succès les examens finaux en 1963. Il coupait encore sa vie astreignante de directeur d'une grande école avec un voyage en Allemagne et en Espagne, chez des parents, en 1962. En 1968, il revenait passer 45 jours de ses vacances chez son grand ami et ancien confrère, P. Albert Grebe, dans la paroisse de celui-ci à Blèche, dans le pittoresque Sauerland, à l'est de la Ruhr. En août 1969, à la tête de la Commission scolaire, il devait prendre aussi la direction générale des écoles patriarcales de Transjordanie. Il quittait alors la direction du Collège du Misdar, mais restait rattaché et logé à cette paroisse du Christ-Roi, l'ancien vicariat patriarcal. Avec la création des 4 paroisses latines de la capitale, le 15 juillet 1963, Mgr Siman, le vicaire, avait pris résidence à la paroisse de l'Annonciation, sur le Jebel Luwe Ibdeh. Il y restait aussi lors de sa promotion épiscopale le 10 octobre 1965, jusqu'à sa mort le 25 mai 1981.

Au Misdar, D. Louis, secondé par un secrétaire laïc, avait son bureau de directeur au-dessus de l'entrée du Collège. Avec le grand développement des écoles patriarcales de Transjordanie, il ne manquait ni d'occupations ni de tracas. Il avait affaire à l'hostilité, pour les écoles privées chrétiennes, des fonctionnaires de l'Instruction publique, avec un personnel franc-maçon hérité du régime anglais, puis à celle des Frères musulmans qui noyautaient progressivement ce ministère et valaient à D. Louis des tracasseries toujours renaissantes. Par ailleurs, de santé délicate – handicap fréquent des gens de Zababdeh – il était aussi devenu diabétique. Ses confrères du Misdar estimaient qu'il manquait de prudence et se soignait assez mal. Son travail d'administration lui laissait peu d'occasions d'activités directement pastorales. Mais il suivait de près et secondait celles de ses confrères du Misdar, en cette paroisse populeuse très vivante.

Après sa licence de philosophie, D. Louis, si doué, s'était intéressé à l'histoire et à l'archéologie de la Transjordanie. On sait que ce pays, l'ancienne Province romaine d'Arabie, avait eu des siècles brillants, romains et byzantins, dont témoignent tant de restes, et aussi une période arabe remarquable, même si éphémère, sous les Omméyades, avant un abandon quasi millénaire aux nomades. Peu à peu se sont aussi dévoilés des restes intéressants de l'époque du Bronze. Ces études passionnaient D. Louis à ses moments libres et il y étendait ses recherches. Depuis quelques années, il en publiait des présentations dans la revue arabe de son confrère, Mgr Najjar, et il préparait une sorte de guide arabe des sites jordaniens. Il n'aura pas eu la consolation de le voir sortir de presse avant sa mort.

En juillet 1977, sa santé avait préoccupé. Il s'était évanoui en célébrant la messe. À l'hôpital, on l'attribuait à une poussée de son diabète. Le 20 novembre 1980, une congestion cérébrale le laissait hémiplégique. Bien soigné, il se remit progressivement ; mais il écoutait peu les conseils de réduire son activité. Le jeudi 25 novembre 1982, il était allé à Zerka pour son travail, conduisant lui-même sa petite auto, seul, bien qu'on l'eût conseillé d'avoir toujours un compagnon. Au retour le 27 au matin, il a eu le coup fatal ; il semble qu'il ait senti la congestion qui le frappait ; il avait arrêté son auto. Une de ses connaissances, qui passait et le reconnaissait, s'arrêtait et, le trouvant inerte, le transportait immédiatement à l'hôpital de l'université à Jbeiha. Il y arrivait inanimé et le cœur ne re­partait qu'après demi-heure d'efforts intensifs des docteurs. Mais D. Louis restait inconscient et les médecins craignaient que le trop long arrêt du cœur n'ait irrémédiablement atteint le cerveau. Son évêque Mgr Sayegh était accouru aussitôt et lui avait donné l'onction des malades. Le Patri­arche, qui avait terminé la veille la session annuelle de la Conférence épiscopale CELRA, était allé ce matin en visite à Madaba et Naour. Lui aussi se rendait au chevet du malade à l'hôpital, comme aussi deux sœurs de D. Louis, installées à Amman avec leurs familles. Il est resté une se­maine dans cet état comateux, avant d'expirer dans la nuit du 1er au 2 décembre. Selon un désir exprimé par lui et la volonté de sa famille, son corps a été transporté à Zababdeh dans la matinée du 6 décembre. Ses obsèques ont eu lieu dans la soirée, avec concours de nombreux confrères de la rive droite et à leur tête S.E. Mgr Kaldany, 4 prêtres aussi de Jordanie. DO. Sabbah et Ryad du Misdar, D. Jihad curé de Salt et Maroun curé de Madaba. Le village était venu en foule à la messe concélébrée, présidée par D. Rafiq Shobash, le curé de Rameh, qui a aussi retracé dans une homélie sentie la carrière du défunt. A l'absoute S.E. Mgr Kaldany a parlé à son tour avec émotion du défunt. La foule l'a accompagné au cimetière tout proche où un professeur a exprimé encore avec éloquence les sentiments de tous les présents, les parents, dont sa vieille mère, ses confrères, ses concitoyens. Le curé, D. Manoel Msallam, fort ému aussi. avait la douleur d'ensevelir ainsi, cette même année, le second prêtre de Zababdeh tombé au service du Seigneur.