Leonard de Saint-Joseph
Né: 24.5.1821 à Ceriale (Savone, Italie) Loano-Liguria
Ordination: 1845
Nominations & Activités:
- Carmes de Loano (Gênes)
- 24.10.1837: Voeux Carmes (Leonardo da S. Giuseppe)
- 1845: Mont Carmel (Haïfa)
- 1851: Rejoignez le Patriarcat Latin de Jérusalem, et ont été parmi les premiers collaborateurs du Patriarche Giuseppe Valerga
- 1853: Premier Vice-recteur du Séminaire du Patriarcat latin
- 1854: Recteur du Séminaire du Patriarcat latin
- 1854: Premier Vicaire général du Patriarcat latin
- Professeur au Séminaire du Patriarcat latin de philosophie et théologie
- 25.4.1858: Curé de la paroisse Notre-Dame de l'Annonciation à Beit Jala, en Palestine jusqu'à 8.1861
- 1859: Visiteur Mont Carmel
- 1862: Tripoli (commissaire)
- 27.1.1868: Rome (consulteur communal oriental au Vat.)
- 1.1871: Sécularisation lors de la suppression des couvents
- Professeeur d'arabe à l'Académie de Magliabecchiana à Florence
Le premier successeur de D. Morétain à la cure de Beit Jala fut le recteur même du séminaire, le P. Pierre Valerga (Léonard de Saint-Joseph), frère cadet de Mgr Valerga. Né le 21 mai 1821 à Ceriale (Ligurie), il était entré au couvent des Carmes de Loano ; il fit ses premiers vœux en 1837, étudia à Gênes et à Savoie et arriva au Mont Carmel en 1845. En 1852, son aîné, le patriarche, obtint qu'il fut détaché de son service pour prendre la direction de ses séminaristes. À l'installation du Séminaire à Beit Jala, le 7 septembre 1857, le P. Léonard prit le titre de recteur. Il enseignait la philosophie et la théologie. Assez vite, on la voit écrire à son frère force lettres de démission. Le Patriarche excédé finit par y consentir en 1859, obtenant cependant de son bouillant cadet qu'il continuât son enseignement au Séminaire.
Ce fut à la fin de 1853 et dans des circonstances fort peu banales que Mgr Valerga fut amené à installer son séminaire à Beit Jala. Le 25 octobre de cette année, il avait envoyé D. Morétain 1 dans cette localité pour y ouvrir la première mission du Patriarcat. Le missionnaire eut aussitôt à faire face à une très violente opposition des Orthodoxes qui s'étaient jurés de le chasser. Avec son esprit de décision habituel, Mgr Valerga, pour en imposer à cette cabale, vint s'installer lui aussi à Be'it 'Jala le 27. Pendant cinq mois, il allait y partager la chambre et les tribulations de son missionnaire. Quand la mesure des avanies fut comble, le patriarche missionnaire et M. Botta, le consul de France, leur défenseur, gagnèrent Jaffa pour une protection spectaculaire contre l'inertie des autorités turques. L'intervention énergique de l'ambassade de France à Constantinople finit par obtenir la victoire totale exigée par l'énergique Patriarche. Non content de punir les assaillants de Mgr Valerga, d'accorder l'autorisation de fonder la mission et de bâtir l'église, le Sultan fournit aussi le terrain.
Pendant les cinq mois de vrai siège qu'il soutint à Beit Jala avec D. Morétain, Mgr Valerga, s'il eut à souffrir des gens, fut conquis par contre par le paysage, ses espaces ouverts et son bon air. Avec un optimisme vraiment admirable dans une position si incertaine, peu satisfait de voir son Séminaire à l'étroit dans les masures insalubres de Jérusalem, il décida de l'installer à Beit Jala. Il avait sous la main, en D. Morétain, un architecte de talent. Pendant les accalmies que leur accorda l'hostilité des dissidents, tous deux firent donc les plans du futur séminaire et, d'emblée, ils virent grand. Aussi, lorsqu'en octobre 1854, la victoire remportée, D. Morétain put rentrer à Beit Jala comme curé, il commença aussitôt la construction de l'église et du séminaire qui l'encercle sur trois côtés, ensemble qui constituait à cette époque l'une des plus grandioses bâtisses du pays.
Dès le 12 Mai 1855, date de la pose de la première pierre de l'église, le rez-de-chaussée de la construction, autour de l'emplacement vide de l'église, était bâti et habitable. Les séminaristes vinrent déjà y passer quelques jours aux grandes vacances. Mgr V alerga y célébra la messe pour eux le 13 septembre 1855, avant son départ pour Chypre. Sans attendre
Après l'achèvement des travaux, le Patriarche y installa tout son séminaire le 7 septembre 1857. L'inauguration solennelle eut lieu le 7 novembre suivant et la bénédiction de l'église le 18 avril 1858.
À Beit Jala, le P. Léonard de Saint-Joseph prit le titre de Recteur du Séminaire. Il eut un peu plus de mal à s'en assurer toutes les prérogatives, s'il faut en juger par la correspondance assez vive qu'il entretenait avec son frère Ané le Patriarche. Tout en lui donnant très cérémonieusement de la « Béatitude » – payée d'ailleurs en retour par son aîné de « Votre Paternité » – le P. Léonard reprochait au Patriarche de ne pas lui laisser assez les coudées franches et de « mettre la main trop directement au gouvernement du Séminaire ». À en juger aussi par les plaintes de D. Morétain et de ses confrères de Beit Jala contre le P. Léonard, le Patriarche avait bien des raisons pour tenir à contrôler de près la gestion du recteur. Il ne paraissait pas non plus s'émouvoir outre mesure des nombreuses lettres de démission que lui envoyait son bouillant cadet. En 1859 seulement, Mgr Valerga, excédé, l'accepta. Le P. Léonard resta. Encore deux ans à Beit Jala comme curé de la paroisse tout en continuant d'enseigner la théologie morale au séminaire.
Lors du transfert à Beit Jala en 1857, D. Poyet était resté à Jérusalem comme recteur de la résidence patriarcale et professeur des deux grands séminaristes D. D. Bost 2 et Joly 3 qui furent ordonnés par Mgr Valerga, sur le Calvaire, le 17 décembre 1859. A Beit Jala, le corps professoral comprenait, en dehors du P. Léonard, le P. T ommasi, l'oratorien, professeur de latin; D. Codere; D. Antoun Dikha, préfet des petits séminaristes ; D. Pierre Halatha, prêtre hongrois, docteur en théologie, arrivé au Patriarcat en A vril 1854 et qui rentra dans son pays à Pâques 1861 ; D. Séraphin Davidian, prêtre arménien, qui était le procureur du séminaire; il devait dans la suite fonder le Vicariat arménien catholique de Jérusalem et devenir évêque. Le professeur d'arabe était toujours Cheikh Kablan.
Le nombre des séminaristes, grands et petits, oscillait entre 20 et 25. Lis eurent tout d'abord pour coiffure le volumineux turban de l'époque, qui fut bientôt remplacé par une barette, violette comme la soutane qu'ils portaient.
Devenu curé de Beit Jala au départ de D. Morétain, en avril 1858, le P. Léonard le resta trois ans, jusqu'à son retour au Mont Carmel en août 1861. Quand il était recteur du séminaire, il avait entendu que le curé, D. Morétain, tombât sous sa juridiction et D. Morétain ne cachait pas à Mgr Valerga que les procédés du recteur à son endroit l'avaient aidé à se détacher de Beit Jala. Dès qu'il ne fut plus recteur, le P. Léonard exigea de son frère d'être, en qualité de curé, totalement exempt de la juridiction du séminaire où il continua cependant d'enseigner la théologie. À la paroisse, bien qu'il sût l'arabe, on le voit mettre ordinairement à contribution les services et le talent oratoire de D. Antoun Dikha, professeur au Séminaire.
Le succès bien relatif du P. Léonard, tant au Séminaire qu'à la cure de Beit Jala, n'empêcha pas qu'il fût nommé visiteur général du Mont Carmel et, en 1862, commissaire général de la Mission carme de Syrie et du Mont Carmel, avec résidence à Tripoli. En janvier 1868, il fut appelé à Rome comme consulteur pour la préparation du Concile du Vatican. Lors de la suppression des couvents carmes en Italie, il obtint, en janvier 1871, l'indult de sécularisation et finit sa carrière comme professeur d'arabe à l'Académie Megliabecchiana de Florence.