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1911 Mgr Pascal Appodia (1888-1971)

Mgr Pascal Appodia (1888-1971)

Né: 6.3.1888 à Subiaco (Rome Italie)

Études: 3.10.1902: Rejoint le Petit Séminaire du Patriarcat latin

Ordination: 1.4.1911

Nominations & Activités:

  • 11.4.1911: Vicaire de la paroisse de l'Assomption de Notre-Dame à Salt avec le curé P. Antoun Abedrabbo
  • 1912: Vicaire de la paroisse de la décollation de Saint-Jean-Baptiste à Madaba avec le curé P. Jean Panfil quelques mois
  • 5.5.1914: Curé de la paroisse Saint-Michel Archange à Smakieh et vicaire de la paroisse Notre-Dame du Rosaire à Kérak jusqu'au 9.6.1915
  • 9.6.1915: Retenu par les Turcs à Jaffa
  • Aumônier des Réparatrices, aidant Mgr Louis Piccardo au Patriarcat latin
  • 11.1917: Il parvient à échapper
  • 1.1919: Curé de la paroisse Notre-Dame du Rosaire à Kérak, en Jordanie jusqu'à 9.1921
  • 1.1919: Curé de la paroisse Saint-Michel-Archange à Smakieh, en Jordanie jusqu'à 10.1919
  • 5.2.1919: Célèbre le premier baptême à Kérak
  • 17.7.1921: Célèbre le dernier baptême à Kérak
  • 1922: Inspecteur des études arabes au collège franciscain d'Alep jusqu'en 1926
  • 2.1926: Curé de la Paroisse de Beisan, en Palestine jusqu'au 18.11.1927
  • 1927: Partagé avec P. Marc Dalmedico dans la construction de l'église et du presbytère en son temps de Beisan jusqu'en 1928
  • 14.10.1927: Curé de la paroisse Saint-Joseph à Ader, en Jordanie jusqu'à 11.1928
  • 18.11.1927: Curé de la paroisse Notre-Dame du Rosaire à Kérak, en Jordanie jusqu'au 10.9.1929
  • 1.10.1929: Vicaire du Patriarcat latin à Nazareth, curé des dissidents jusqu'à 6.1940
  • 3.12.1929: Président du tribunal ecclésiastique diocésain pour la Galilée et Camérier secret de Sa Sainteté par le pape Pie XI
  • 6.1940: Assigné à résidence à Rafat
  • 27.12.1940: Assigné à résidence à Qoubeibeh
  • 14.11.1941: Assigné à résidence à la Flagellation à Jérusalem
  • 1942: libéré, De retour comme Vicaire du Patriarcat latin à Nazareth jusqu'au 27.6.1946
  • 7.9.1943: Investi Chanoine du Saint-Sépulcre
  • 27.6.1946: Curé de la paroisse Notre-Dame ad Pasteurs à Beit Sahour, en Palestine jusqu'au 2.1.1947
  • 2.1.1947: Curé de la paroisse Notre-Dame des Sept Douleurs à Aboud, en Palestine jusqu'au 1.2.1954
  • 1952: Début de la construction de l'église en son temps d'Aboud jusqu'en 1953
  • 2.1954: Curé de la paroisse Saint-Joseph à Shefamar, Israël jusqu'au 5.1.1958
  • 2.10.1955: Début de la construction de l'église en son temps de Shefamar jusqu'au 2.6.1956
  • 1957: Aumônier des Frères de Saint-Jean de Dieu à Nazareth
  • 4.1961: Vacances en Italie, Célébration de son jubilé d'or sacerdotal à Saint-Jean de Dieu à Nazareth

Voyages: Italie (1921, 1957)

Mort: 24.9.1971 à Nazareth à l'âge de 83 ans

Mgr Pascal Appodia s'est paisiblement éteint le 24 septembre dans son dernier poste, l'aumônerie des Frères de Saint-Jean de Dieu à Nazareth. Il était déjà tombé une première fois dans le coma le 5 septembre. Cependant, il avait repris toute sa lucidité le lendemain lors de la visite du Patriarche. Celui-ci, revenant de la CELRA à Beyrouth, était venu le voir chez les Frères, avec son auxiliaire Mgr Kaldany. Il avait la satisfaction de le retrouver, contre toute attente, bien faible mais lucide, avec la vivacité de ses réparties. Mais dans la suite, l'usure de l'âge reprenait son cours et Mgr Appodia rendait son âme à Dieu au terme d'une aganie insensible.

Il était né le 6 mars 1888 à Subiaco, qui évoque le geste de saint Benoît. Son oncle, du même nom, Pascal Appodia (1834-1901), était arrivé missionnaire au Patriarcat en 1864 et, après avoir fait du ministère à Salt et du service à la Délégation apostolique de Beyrouth, fut 15 ans recteur du séminaire patriarcal. Promu évêque auxiliaire de Mgr Piavi en 1891, il mourut presque subitement le 6 novembre 1901, en célébrant sa messe à la pro-cathédrale. Pascal, le neveu, arriva au Petit Séminaire de Jérusalem à 13 ans, le 3 octobre 1902, un an après la mort de son oncle, pour prendre sa relève. Il fut ordonné prêtre le 1er avril 1911.

1915, Pascal commença aussitôt sa carrière apostolique, qui allait être fort mouvementée. Il débuta comme vicaire à Salt auprès d'un très remarquable missionnaire, D. Antoun Abderabbo, de Beit Jala. Il passa ensuite quelques mois à Madaba puis fut un an vicaire à Kérak de D. Stéphan, le remplaçant à sa mort, en janvier 1915. La Guerre ouvrit ses aventures. Il fut déporté par les Turcs à Jaffa, mais s'arrangea bien vite pour prendre le large et rentrer au Patriarcat ; il y passa deux ans, travaillant à la Curie et assurant l'aumônerie des Répnartrices. En novembre 1917, les Turcs en retraite déportèrent vers le Nord les patriarches de Jérusalem et leurs curies. Le patriarche Camassei put s'arrêter à Nazareth, mais son auxiliaire, Mgr Piccardo, arraché au Patriarcat quasi mourant, s'éteignit à son arrivée à Damas. Le convoi des trois patriarcats avait été rassemblé à Saint-Étienne pour le départ. Là, D. Appodia profita du remue-ménage de l'expédition pour fausser compagnie une fois de plus aux Turcs. Il attendit discrètement à Jérusalem l'arrivée des Anglais et rejoignit au Patriarcat Mgr Fellinger.

Après la victoire des Alliés, il fut envoyé à Kérak où la paroisse était demeurée sans curé depuis que D. Sélim Zoomot en était parti en décembre 1917 et était mort à Damas, en mars 1918. D. Appodia resta deux ans et demi à Kérak dont il restaura vaille que vaille la chapelle, « beaucoup plus salle de bain qu'église », avait-il écrit à Mgr Barlassina. Parti en vacances en Italie, en septembre 1921, il fit à son Patriarche la surprise de lui annoncer qu'il entrait chez les Franciscains à Rieti. Après son noviciat, il fut envoyé au Collège franciscain d'Alep et y fut inspecteur des études d'arabe. Il y eut pour directeur le P. Albert Gori, le futur patriarche de Jérusalem.

En 1926. D. Appodia mettait fin à son expérience franciscaine. Rentré au Patriarcat, il devenait curé de Beisan. Il y avait à peine lancé la construction de la mission que Mgr Barlassina le renvoyait à Kérak pour un troisième séjour de deux ans. En 1929, il était nommé vicaire patriarcal à Nazareth et promu camérier secret de Sa Sainteté. Il prenait en même temps la charge délicate de curé pour un groupe de fidèles dissidents qui avaient fait sécession de la paroisse franciscaine.

En 1940, Mgr Appodia, comme les autres ressortissants de l'Axe, était interné successivement à Rafat, Qoubeibeh et finalement à la flagellation à Jérusalem. Il fut libéré un an avant les autres en 1942 et rentra à Pâques à Nazareth, nommé en septembre chanoine du Saint-Sépulcre. En 1947, après un bref passage à Beit Sahour, il fut nommé curé d'Aboud. Lors de la guerre arabe-juive de 1948, il y accueillit les nombreux réfugiés refoulés de Jaffa. Il sut donner alors un grand essor à la paroisse subitement développée et à ses écoles.

Il lança aussi la construction de l'Église. Il n'y avait jusque là à Aboud qu'une minuscule chapelle, une salle du presbytère ; le dimanche, les gens suivaient la messe du dehors, à l'ombre d'un magnifique caroubier. Mgr Appodia en souffrait et était vexé d'entendre parler couramment de sa paroisse du Caroubier. Il fut donc transporté de joie lorsque Mgr Gélat vint bénir la première pierre de la nouvelle église, le 23 novembre 1952. À cette cérémonie, ses confrères furent amusés de la façon dont le curé enlevait les litanies, télescopant les invocations, à l'effarement de l'évêque. Lors de la première visite pastorale du Patriarche Gori, son ancien directeur à Alep, Mgr Appodia s'était surpassé et avait organisé un vrai triomphe avec sa population enthousiaste. Emporté par son éloquence, il amusa aussi ses confrères par sa traduction arabe, bien libre, des dires du Patriarche qui, ne le comprenant pas, ne pouvait pas suivre ses amplifications. Mais à Aboud joue un chassé-croisé de 4 tribus musulmanes et chrétiennes dont les querelles perpétuelles finissent toujours par retomber sur le curé, qui sert de soupape de sûreté. Mgr Appodia, qui avait tant fait et de si grand cœur pour le village et la paroisse, l'apprit à ses dépens. Il quitta donc Aboud avant la bénédiction de l'église quasi terminée, vers Pâques dt 1954.

Transféré à Shefamar en Galilée, il eut à y reprendre cette même entreprise d'une construction d'église. Du moins cette fois eut-il la consolation de mener l'œuvre à son terme. Le 2 octobre 1955, fut posée la première pierre, à côté du vieux presbytère. Le 2 juin 1956, la petite église était bénite, au cours d'une très belle fête, par le Patriarche Gori. Ce tut un triomphe bien mérité de Mgr Appadia.

L'année d'après, il alla à Subiaco pour de longues vacances. À son retour, il recevait son dernier poste, devenant l'aumônier des frères de Saint Jean de Dieu à Nazareth. Là, il s'acquittait de son nouveau rôle avec son zèle de vieux curé, ne laissant échapper à sa sollicitude aucun malade et surtout aucun mourant. Mgr Appodia était un végétarien très convaincu ; il attribuait à son régime son visage sans rides, toujours frais. Prêtre scrupuleusement fidèle à tous ses devoirs, il était, par sa jovialité et son originalité, un confrère très intéressant et même amusant. Sa carrière apostolique mouvementée, la façon très pittoresque dont il en évoquait les aventures étaient toujours un charme.

Vers la fin, cependant, le poids des ans est venu affecter sa personnalité. Il s'est littéralement éteint, entouré des égards de ses confrères, des religieux de Saint-Jean de Dieu dont il avait été 13 ans le très fidèle aumônier et de S. E. Mgr Kaldany qui, à Nazareth, était son plus proche voisin. C'est Mgr Kaldany qui a présidé ses obsèques et a donné l'absolution, le 25 septembre, alors que les Frères ménageaient à leur fidèle aumônier sa dernière demeure parmi les leurs.