Né: 31.1.1964 à Réneh
Études:
- 8.1976: Rejoint le Petit Séminaire du Patriarcat latin, sur recommandation du P. Giuseppe Nicola, alors curé de Réneh
- 1985: prise de soutane au Séminaire du Patriarcat latin
- 26.10.1986: Les Premiers Ordres Mineurs à Rafat par Mgr Giacomo Beltritti
- 25.10.1987: Les Derniers Ordres Mineurs à Rafat par Mgr Hanna Kaldany
- 11.12.1988: Le Diaconat à Beit Jala par S.B. le Patriarche Michel Sabbah
Ordination: 10.6.1989 par S.E. Mgr Hanna Kaldany à la basilique de l'Annonciation à Nazareth
Nominations & Activités:
- 1989: Vicaire de la paroisse de la Sainte-Famille à Ramallah, il apporte également de l'aide au Séminaire du Patriarcat latin
Mort: 1.1.1991 à l'âge de 27 ans, dans un accident de voiture
Enterré: à Réneh
En deux ans, la mort a frappé trois fois le jeune Clergé patriarcal.
Le 12 mars 1989, mourait à Amman d'une congestion cérébrale, le Père William Yacoub Sawalha, curé de Kérak. Né en 1948, ordonné en 1972, il disparaissait après seulement 17 ans de ministère, à Ramallah, puis au Golfe Persique, à Abou Dhabi, à Khirbeh, enfin à Kérak. Sa famille avait la générosité qu'on disposât de son cœur et de ses deux reins pour sauver trois jeunes en besoin absolu de ces organes.
Peu après, le 8 août de cette même année, le clergé était à nouveau endeuillé par la mort tragique, dans un accident d'auto, sur la route de Jerash, d'un jeune prêtre de 26 ans Fayez Bader de Khirbeh, ordonné à Anjara, 48 jours avant. Il mourait dans cet accident, 4 jours seulement après être entré en service de vicaire à Madaba.
L'accident
Le malheur a frappé un de ses condisciples, le premier jour de l'an 1991, en la personne de Moubadda Khoury. Né le 31 janvier 1964 à Reneh, le village voisin de Nazareth, 4e de 7 enfants, il avait été ordonné le 10 juin 1989 à la basilique de l'Annonciation à Nazareth par Mgr Kaldany. Il a été aussi victime d'un accident d'auto. Vicaire à Ramallah, après avoir célébré une messe paroissiale, il avait pris la route de Nazareth-Reneh pour une visite à sa famille. L'accident près d'Afoulah n'a pas eu de témoin. Un chauffeur israélien, seul aussi, serait sorti de sa ligne en se jetant en pleine vitesse sur la voiture de Moubadda. Très vite, on trouvait les deux autos embouties et les deux chauffeurs inconscients. Sans dommages extérieurs, mais on trouvait à l'hôpital d'Afoula que Moubadda avait la foie, la rate et une artère fracasses. Son curé, D. Elias Odeh prévenu, arrivait aussitôt et lui donnait l'onction.
Le Patriarche, S.B. Sabbah, qui était allé à Nazareth, sa ville natale, avait la grande douleur de présider à Reneh les obsèques de son 3e jeune prêtre enlevé par la mort. Le connaissant bien pour l'avoir vu travailler au Patriarcat, il disait à la famille et à toute la population éplorée sa propre douleur à la messe des funérailles. Il accompagnait le cortège à la tombe familiale où Moubadda rejoignait son grand père, prêtre orthodoxe.
La carrière
De l'école de Reneh, où il avait fait ses études élémentaires, il était entré au petit séminaire de Beit Jala. Elève plutôt moyen, pour qui on hésitait, mais qui allait se développer. Son tawjihi (bachot) passé en 1982, il entrait au Grand Séminaire. Là, les théologiens font leur apprentissage pastoral dans les paroisses et institutions voisines. Les cours de catéchisme de Moubadda donnèrent satisfaction et aidèrent à son développement avec l'enseignement et les contacts.
Ordonné prêtre par Mgr Kaldany le 10 juin 1989, à la basilique de l'Annonciation à Nazareth, son vieux curé, le chanoine Nicola, remplaçait le lendemain à sa première messe à S. Joseph de Reneh, son curé, D. Elias Odeh, qui avait à présider la sépulture de sa sœur elle venait de mourir à son village de Jifnah. Après les vacances, les nécessités pastorales allaient affecter simultanément le jeune prêtre en trois endroits. Il avait â continuer les cours de catéchisme au petit séminaire. avec désormais son autorité sacerdotale. Mais il avait aussi â aider au Patriarcat, â Jérusalem, l'activité de D. Antoun Issa Odeh, chargé des jeunes, qui était aussi official du tribunal ecclésiastique d' Amman. Le comportement sérieux et spirituel de Moubadda avec les jeunes de Jérusalem, se formant à l ' école de D. Issa, fut apprécié des jeunes et de ses confrères du Patriarcat. Mais il eut encore un troisième office, celui de vicaire du curé de Ramallah, se formant ainsi auprès de ce dernier et frayant avec un autre milieu enrichissant.
Le 2 mai, il allait, par la route du Jourdain, avec le cerimoniaire patriarcal, l'architecte bordelais M. de Rapt, et avec son propre directeur spirituel, à son village de Rêneh. Le patriarche y confirmait les enfants puis bénissait la première pièce de la future école. Le général d'Harcourt, lieutenant du Saint-Sépulcre de France prenait en charge les fondations de l'école et son jardin d'enfants, espérant la collaboration d'autres lieutenants pour l'achèvement du travail. Il était venu avec un beau groupe de ses chevaliers. Outre l'architecte M. de Rapt, était là le comte de la Monneraye, de l'Ordre aussi, qui avait aidé Moubadda au cours de ses études. C'était la première rencontre avec son bienfaiteur qui prit contact aussi avec la famille. Mais Moubadda retrouvait encore les jeunes des 3 communautés dont il s'occupait avec zèle pendant les vacances, adoptant avec eux l'esprit œcuménique et les rapports cordiaux de son curé. Ces jeunes l'appréciaient fort aussi. Qui eût pensé en ce jour de fête que le Seigneur appellerait si vite chez lui et le jeune prêtre et son bienfaiteur qui décéderait avant lui.
C'est donc à Reneh que le Patriarche, se trouvant alors à Nazareth, présidait douloureusement les funérailles de Moubadda ce 2 janvier 1991. Tous les jeunes amis du défunt y étaient aussi présents avec sa parenté en deuil, ses confrères de Galilée et ceux venus du séminaire et de Jérusalem. Le Seigneur avait ainsi mystérieusement décidé que ce début d'année, qu'on aurait pensé ouvrir sa vie sacerdotale, ouvrait son éternité. La prière de tous, à Reneh, à Ramallah et au séminaire, accompagnait au cours de messes de requiem ce jeune prêtre à qui ses qualités humaines et son zèle sacerdotal avaient déjà conquis tant d'amis surtout parmi les jeunes.