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1928 John Dunne (1905-1964)

Né: 24.7.1905 à Birmingham, Angleterre

Études: 31.3.1924: Rejoint le Grand Séminaire du Patriarcat latin

Ordination: 22.12.1928 par S.B. le Patriarche Louis Barlassina à la Pro-cathédrale du Patriarcat latin de Jérusalem

Nominations & Activités:

  • 1.1929: Vicaire de la paroisse de la décollation de Saint-Jean-Baptiste à Madaba avec le curé P. Bernardino Merlo
  • 10.9.1929: Curé de la paroisse Notre-Dame du Rosaire à Kérak, en Jordanie jusqu'au 21.8.1940
  • 1932: Dirige la construction de l'église et du presbytère d'Ader
  • 1937: Début de la construction de la 3ème église en son temps de Kérak jusqu'en 1939
  • 10.1940: Quittèrent les missions du Patriarcat latin pour l'aumônerie militaire anglaise pendant la Seconde Guerre mondiale
  • 23.1.1941: Curé de la paroisse Saint Jean l'Apôtre à Jaffa de Nazareth jusqu'à 4.1941
  • 4.1941: Mobilisé comme aumônier en Égypte
  • 1949: Directeur agence de catholique presse à Rome
  • 23.12.1953: Célébration de son jubilé d'argent sacerdotal à la chapelle du Pape, aux catacombes de St Callixte à Rome
  • 1959: Départ pour les États-Unis

Mort: 3.5.1964 à Kansas City à l'âge de 59 ans

Le 3 mai 1964, mourut du cœur à Kansas City (États-Unis), D. John Dunne. Bien qu'il eût quitté la Terre Sainte depuis 1941, ce prêtre restait fort attaché au diocèse de Jérusalem. Dans le clergé patriarcal, tous ceux qui l'avaient connu le regardaient toujours comme un confrère, leur restait cher pour le bon travail apostolique qu'il avait accompli parmi eux, surtout comme curé de Kérak pendant onze ans. C'est aussi à ce titre que sa mémoire mérite d'être évoquée ici.

John Dunne était né à Birmingham, en Angleterre, le 24 juillet 1905. Au grand séminaire, il entendit l'appel que le Patriarche de Jérusalem adressait aux jeunes en faveur de son diocèse dont le clergé avait été décimé pendant la première guerre. Arrivé à Jérusalem le 31 mars 1924, pour y faire sa théologie, D. Dunne fut ordonné prêtre à la concathédrale, le 22 décembre 1928.

Après quelques mois d'apprentissage pastoral, comme vicaire à Madaba, D. Dunne – Abouna Hanna pour ses paroissiens – se vit nommer malgré sa jeunesse curé de Kérak dans le sud de la Transjordanie. Il était intelligent et de caractère énergique. Cependant, il avouait dans la suite que le premier contact avec les réalités de Kérak lui avait été très rude. Il lui était même arrivé d'y pleurer. Mais avec son tempérament résolu, il eut vite pris le dessus. La Providence lui ménagea aussi de trouver, en l'un de ses meilleurs paroissiens, Khalil Akasheh, un ami intelligent, tout désintéressé et d'un dévouement à toute épreuve.

D. Dunne se soucia immédiatement de doter sa paroisse de l'église qui lui manquait. Dans la misérable chapelle existante, on n'arrivait même pas, l'hiver, à protéger l'autel de l'eau. L'église, dont Mgr Fellinger bénit la première pierre le 9 avril 1937, fut construite sur les plans de l'excellent architecte qu'était le R. P. Maurice Gisler O. S. B. et avec les conseils de M. Barluzzi. Avec sa résolution, D. Dunne sut venir à bout de toutes les difficultés qui surgirent, surtout de la part de voisins hostiles. De M. Mocchi et de ses chevaliers lombards du Saint-Sépulcre, il reçut le toit tout fait, en panneaux à sujets peints. Un ami orthodoxe lui en assura le transport. Le fidèle Khalil Akasheh acheta le bois nécessaire pour lever ce toit, puis, ayant pu le revendre avec bénéfice, vint en porter la somme au curé. Khalil accomplissait ainsi une prophétie du fondateur de cette mission en 1876, D. Alexandre. Aux prises avec les demandes importunes de secours de la part des cheikhs musulmans et aussi de ses ouailles, le saint missionnaire dit que le jour viendrait où, avec une bonne formation religieuse, ces gens en viendraient à aider leur église. La seconde génération de Kérak réalisait cette prophétie.

Sujet britannique, D. Dunne était naturellement en excellentes relations avec les hauts fonctionnaires anglais de l'Émirat. Peacke Pacha, responsable de la Force publique en Transjordanie, était son ami. Comme on peut le pen­ser, ces relations valaient à D. Dunne un grand prestige devant toute l'admi­nistration. Ses Chrétiens en bénéficiaient. Le temps était bien révolu où missionnaires et catholiques de ce sud de la Transjordanie ne trouvaient au sérail que des fonctionnaires hostiles. Au contraire, on y était désormais tout disposé à satisfaire Abouna Hanna, et les Chrétiens profitaient de cette bienveillance. En 1937, ce prestige protégea efficacement les Chrétiens contre un coup de force qui les menaçait. Il fut aussi bénéfique à la mission, toujours tourmentée de Smakieh. Avec son autorité, D. Dunne réussit aussi à y empêcher une lutte intestine en convainquant les gens, de sang chaud mais de foi vive, de s'en remettre pour un différend de bétail au verdict de la Bible. Une vieille prescription de l'Exode (21, 25) remit ainsi la paix au village.

En 1939. D. Dunne quitta Kérak pour Jérusalem, où avec la guerre, il devint aumônier militaire. En cette qualité, il suivit en 1941 les troupes anglaises en Égypte. Il était parti au bon moment, juste avant qu'à son ami Peacke Pacha eût succédé Glubb Pacha, qui ne l'aimait guère. Avant aussi que l'éveil du nationalisme, causé par la guerre, n'eût radicalement changé sa position à Kérak. Dans sa paroisse, ses ouailles gardèrent un fervent souvenir de leur curé zélé et énergique. Ils lui devaient leur église, des écoles florissantes et aussi d'être définitivement sortis de leur situation jusque-là humiliée et précaire. D. Dunne eut la consolation d'acheminer au sacerdoce un enfant de son école, Fouad Héjazin, ordonné en 1942.

D'Égypte, D. Dunne suivit les troupes anglaises jusqu'en Italie. Après la guerre, il se fixa pendant dix ans à Rome. Il y organisa une agence de presse catholique, avec l'aide de son confrère d'Ajloun, D. Jacques Bruning. En 1959, les deux amis s'installèrent aux États-Unis. D. Dunne travaillait dans une paroisse de Kansas City où ses services et son zèle étaient fort appréciés. Une première attaque cardiaque lui avait été un avertissement. Le 3 mai 1964, une seconde a brusquement terminé la tâche du bon serviteur.