Né: 13.5.1909 à Hoson (Irbid, en Jordanie)
Études:
- 11.1925: Rejoint le Petit Séminaire du Patriarcat latin
- 1929: Rejoint le Grand Séminaire du Patriarcat latin
- 5.1934: Noviciat à la Dormition
- 5.1935: Bénédictains à la Dormition
- 1935: Études Beit Sahour, en Palestine
- Abbaye de la Trappe de Latroun
- 11.3.1936: Le Sous-Diaconat par S.B. le Patriarche Louis Barlassina à la Trappe
- 28.3.1936: Le Diaconat par Mgr Nuti (chapelle du Cénacle)
Ordination: 11.4.1936 par S.B. le Patriarche Louis Barlassina à l'abbaye de la Trappe, Latroun
Nominations & Activités:
- 19.4.1936: Vicaire de la paroisse de la Sainte-Famille à Ramallah avec le curé P. Giacomo Beltritti
- 30.9.1937: Vicaire de la paroisse Notre-Dame ad Pasteurs à Beit Sahour avec le curé P. Choukri Srour
- 28.11.1938: Curé de la Paroisse de Beisan, en Palestine jusqu'au 31.1.1943
- 31.1.1943: Curé de la paroisse Saint Jean l'Apôtre à Jaffa de Nazareth jusqu'au 24.7.1943
- 4.12.1943: Le dernier Curé de la Paroisse de Beisan, en Palestine jusqu'au début de la guerre le 12.5.1948
- Prisonnier jusqu'au 23.5.1948, il s’échappe et se réfugie à Hoson
- 1.2.1949: Premier missionnaire à Irbed
- 8.4.1949: Ouverture de la première mission et premier curé de la paroisse Saint-Georges à Irbed, en Jordanie jusqu'au 2.5.1949
- 2.5.1949: Curé de la paroisse de Sacré Cœur à Naour, en Jordanie jusqu'au 1.9.1950
- 1.9.1950: Curé de la paroisse Sainte-Famille à Gaza, en Palestine jusqu'au 1.7.1955
- 1954: Début de la construction de la 2ème église de Gaza jusqu'en 1956
- 4.1955: Arrivée à Amman par avions des Nations Unies. Secondé par la Mission
- 15.12.1955: Curé de la paroisse de l'Annonciation à Ein Arik, en Palestine jusqu'au 16.4.1956
- 16.4.1956: Curé de la paroisse Sainte-Famille à Gaza, en Palestine jusqu'à sa mort
- 2.11.1956: Abrite juifs et chrétiens à Jabal-Hashimi à Amman, en Jordanie jusqu'en 1957
- 28.6.1960: Bénédiction de l'église de la paroisse Sainte-Famille à Gaza
- 1961: Célébration de son jubilé d'or sacerdotal avec sa paroisse de Gaza
Voyages: Beyrouth (8.6.1952)
Mort: 26.2.1973 Tué par balle, à l'âge de 64 ans
Enterré: 27.2.1973 à Ramallah
Au matin du 26 février, un coup de téléphone jetait le Patriarcat dans une douloureuse stupeur. D. Hanna Nimri, curé de Gaza depuis 23 ans, venait d'être trouvé mort, assassiné dans son presbytère. Immédiatement y partaient, avec son frère de Ramallah, Mgr Capra, Mgr Bathish et D. Sayeh, le procureur, le chancelier et l'official du Patriarcat. À Gaza, ils trouvaient l'enquête encore en cours. Le corps était resté à la place où il était tombé. Les arrivants n'étaient d'abord autorisés qu'à prier auprès de Lui. Ce n'est qu'une fois les constatations de police et de santé terminées et après un rapide et discret service à l'église qu'ils pouvaient emporter le corps à Ramallah où le frère du défunt est installé avec sa famille.
Ce qui s'est passé à Gaza au matin du 26 février reste encore assez obscur. Les meutriers, qui devaient bien connaître le presbytère, s'y étaient introduits et, on ne sait comment, avaient pu faire descendre le prêtre au sous-sol où ils l'abattaient d'une balle au cœur. C'est là que le trouvait, baignant dans son sang, sa servante qui le cherchait pour lui apporter son verre de lait du matin. Aussitôt prévenu, son ami, le directeur de l'Office des Nations Unies, avertissait à son tour le Patriarcat.
Sans parler de cette fin tragique, le défunt aura eu une carrière peu banale. Il était né à Hoson, en Transjordanie nord, le 13 mai 1909, d'une bonne famille catholique. Déjà avancé dans ses études, Hanna Nimri fut envoyé au petit séminaire de Beit-Jala par son curé de Hoson, D. Choukri Srour, en octobre 1926. En 1929, il entrait en philosophie au Grand séminaire, réinstallé à Jérusalem en mai 1927. Avant le sous-diaconat, Hanna entra à l'abbaye de la Dormition pour un essai de vocation bénédictine, bien problématique pour ceux qui connaissaient son tempérament. De fait, il en sortait une année après, mais pour poursuivre sa marche vers le sacerdoce. Il alla continuer ses études de IVe année de théologie, d'abord chez son ancien curé de Hoson, passé à Beit Sahour, puis à la Trappe de Latroun. C'est sur la recommandation de D. Srour, du P. Couvreur, prieur de Latroun et de Mgr Smets, ancien curé de Hoson et délégué apostolique retiré au Patriarcat, que le Patriarche Barlassina ordonna le prêtre D. Nimri à Latroun, le 11 avril 1936.
Après son ordination, le jeune prêtre devint pour un an vicaire à Ramallah de D. Beltritti, puis, en octobre 1938, vicaire de D. Srour à Beit Sahour, le village des Pasteurs. En novembre 1938, Mgr Barlassina l'envoya comme curé à Beisan. Il quitta cette cure 6 mois, en 1943, pour un remplacement à Jaffa de Nazareth, mais y revint après cette courte absence. C'est à Beisan que le trouva la guerre arabo-juive de 1948. Il en vécut les combats avec ses sentiments très arabes. À la prise de la ville par les Israéliens, il eut à organiser l'évacuation des Chrétiens de Nazareth. Il resta ensuite à Beisan, prisonnier de fait jusqu'au 23 mai. Il s'en évada alors, traversa à gué le Jourdain et se réfugia chez les siens à Hoson.
En 1949, sur la demande de la Délégation apostolique et de S. E. Mgr Assaf, il prit en charge la paroisse grecque-catholique d'Irbed en même temps que les Latins, autochtones et réfugiés, de cette ville. Le 8 avril de cette même année, il ouvrait la paroisse latine que S. E. Mgr Testa, délégué apostolique et en même temps Régent du Patriarcat, avait décidé d'y instituer. Il y resta d'ailleurs peu de temps, avant d'être nommé bien vite curé de la paroisse de Naour.
En septembre 1950, D. Srour, qui avait fait merveille à Gaza lors de la guerre de 1948 par sa charité sans limites, devait quitter cette cure, sa santé inémédiablement atteinte. Le Patriarche Gori envoya D. Nimri dans ce poste difficile. Gaza allait être la dernière étape, longue et très mouvementée, de sa vie, avant son dénouement tragique. Il en héritait d'une situation assez chaotique. Lors de l'exode des réfugiés, D. Srour avait accueilli le nombre incroyable de quelques 800 malheureux dans son presbytère et sa vaste propriété. Il s'en était occupé avec tout son grand cœur, mais sans beaucoup de don d'organisation. D. Nimri, avec son énergie naturelle, mit de l'ordre dans cette sorte de grand village qui s'était constitué dans l'enclos de la mission. Il y remplaça vite par des réfugiés sans travail tous ceux qui avaient pu trouver quelque emploi au-dehors. Aidé par l'UNRWA et la Mission Pontificale, il ajouta 16 barraques aux 14 qu'avait déjà élevées D. Srour, sans préjudice de 20 grandes tentes. La plupart des réfugiés catholiques y trouvèrent place. Tous d'ailleurs, sans différence de confession, n'eurent qu'à se féliciter du dévouement du jeune curé, comme aussi de ses excellentes relations avec les autorités égyptiennes en ce moment.
Le 14 février 1952, eut lieu la première visite pastorale du nouveau Patriarche, S. B. Mgr Gori. Il y arriva par un avion blanc des Nations Unies, avec son chancelier D. Beltritti et le P. Médebielle. D. Nimri sut ménager à son Patriarche une réception triomphale. Les autorités égyptiennes s'y associèrent pleinement, comme aussi tous les chrétiens de la ville, dont Abouna Hanna se trouvait être à ce moment le seul prêtre. Dans son camp de réfugiés, tout encombré de barraques et de tentes et encore sans église, il avait élevé une chapelle de branchages, toute ajourée, pour la célébration liturgique. La réception eut lieu ensuite en plein air, sous le soleil généreux de Gaza, dans une ambiance extraordinaire et unanime. D. Nimri amusa bien un peu ceux qui pouvaient le contrôler, avec la traduction en son arabe somptueux, mais très libre et fort développée, de la réponse du patriarche au discours du gouverneur militaire. Avec grand doigté, il réparait magnifiquement toutes les omissions du Patriarche, tombé du ciel dans ce milieu si extraordinaire et si sensible de Gaza.
Dès 1954, aidé par Mgr Ryan, secrétaire de la CNEWA et président de la Mission pontificale qui s'occupait très spécialement des sinistrés de cette zone isolée de Gaza, D. Nimri commença la construction de son église. Il l'érigea dans le vaste enclos de la mission, peu à peu libéré de ses tentes. L'église ne fut d'ailleurs achevée qu'en 1956 ; elle avait coûté 6000 dinars, chiffre qui fait rêver aujourd'hui par sa modicité. C'était un bel édifice, bien vaste assurément pour la petite communauté latine de Gaza, alors de quelques 300 fidèles. Mais elle a servi aussi, jusqu'en 1967, aux nombreux catholiques des forces que les Nations Unies ont entretenues longtemps dans cette zone névralgique. D. Nimri eut aussi pendant ses premières années une école florissante. Elle lui permettait de faire de belles cérémonies qu'il aimait.
En novembre 1956, lorsque les Israéliens occupèrent Gaza, l'enclos de D. Nimri servit encore tout naturellement de refuge pour ses chrétiens. Il se montra aussi alors courageux et secourable pour ses amis égyptiens pris dans la souricière. Aussi, quand les Israéliens se retirèrent, à la fin de cette même année, D. Nimri devint encore plus influent à Gaza.
En 1967, la zone repassait sous contrôle israélien. Malgré son diabète et son cœur atteint, D. Nimri, avec son intelligence, ses dons naturels pour les relations et les affaires temporelles, son dévouement à toute infortune, dut continuer une large activité sociale. Il gardait la nostalgie des belles cérémonies de ses débuts. En juillet 1972 encore, grâce à la collaboration des sœurs de S. Joseph qui vinrent assurer la préparation de ses jeunes, il put organiser une belle confirmation. S.E. Mgr Kaldany, avec trois chanoines et un groupe de grands séminaristes, lui procurèrent sa dernière joie pastorale.
Dans cette zone de Gaza, devenue de plus en plus délicate sous l'occupation israélienne, il devenait dangereux d'être une personnalité en vue et qui avait été mêlée à toutes les activités de la ville. Pour tous ceux qui recouraient à lui, D. Hanna devait entrer sans cesse en relations avec les autorités, ce qui était suffisant déjà pour le compromettre. Toute lumière est loin d'avoir été encore faite sur les causes et les circonstances du drame. On a su seulement que D. Nimri était intervenu, quelque temps auparavant, pour faire libérer un docteur emprisonné. Quelques jours après son meurtre, la police trouvait et tuait chez ce médecin des individus et déclarait avoir trouvé avec eux des documents les rendant responsables de l'assassinat du prêtre.
Les obsèques de D. Hanna Nimri se sont déroulées le 27 février à l'église paroissiale de Ramallah. La cérémonie a réuni un grand concours de gens qui le connaissaient bien et étaient profondément émus du drame qui frappait ainsi les siens installés à Ramallah. Dans l'assistance, qui comprenait des gens de Gaza, dont son ami des Nations unies et le gouverneur de la ville, il a eu aussi de nombreux confrères du Patriracat et même des prêtres venus de Transjordanie ainsi que ceux de la session pastorale qui se tenait alors à Beit Jala. À la messe, présidée par le curé, D. Louis, qui concélébrait avec des confrères, S. E. Mgr Kaldany a pris la parole pour saluer le défunt, exprimer les condoléances du Patriarcat à la famille et traduire les sentiments de tous en ce drame si inattendu. C'est lui aussi qui a donné l'absout avant que le C
Ortège n'accompagne pas le défunt au Cimetière paroissial de Ramallah.