Né: 31.3.1930 à Jérusalem dans une famille de Jifna (Ramallah, Palestine)
- 27.4.1930: Reçoit le sacrement de baptême à Jérusalem par le P. Kohout Ofm
- Reçoit le sacrement de confirmation à Jifna
Études:
- École de Jifna
- 1.10.1941: Rejoint le Petit Séminaire du Patriarcat latin, sur recommandation du P. Leandre Girard, alors curé de Birzeit
- 1.10.1946: Rejoint le Grand Séminaire du Patriarcat latin et prise de soutane reçue du P. Wadoups (avec Issa Moussa et Pierre Grech)
- 17.12.1949: La Tonsure et Les Premiers Ordres Mineurs par S.E. Mansour Gelat à la Pro-cathédrale
- 23.12.1950: Exorcistat et l'Acolytat par S.E. Mansour Gelat à la Pro-cathédrale
- 6.7.1952: Le Sous-diaconat par S.B. le Patriarche Albert Gori à la Pro-cathédrale
- 20.12.1952: Le Diaconat par S.E. Mansour Gelat à la Pro-cathédrale
Ordination: 5.7.1953 par S.B. le Patriarche Albert Gori à la Pro-cathédrale du Patriarcat latin de Jérusalem
Nominations & Activités:
- 7.8.1953: Vicaire de la paroisse de l'Immaculée Conception à Hoson avec le curé P. Fouad Hejazin
- 30.10.1953: Vicaire de la paroisse de la décollation de Saint-Jean-Baptiste à Madaba avec le curé P. Georges Saba
- 9.9.1955: Curé de la paroisse Saint-Joseph à Ader, en Jordanie jusqu'au 15.12.1955
- 9.9.1955: Vicaire de la paroisse Notre-Dame du Rosaire à Kérak avec le curé P. Ibrahim Dirawi
- 15.12.1955: Curé de la paroisse de Visitation de Notre-Dame à Zababdeh, en Palestine jusqu'au 7.1.1958
- 7.1.1958: Curé de la paroisse Saint-Paul à Ajloun, en Jordanie jusqu'au 2.8.1963
- 2.8.1963: Curé de la paroisse Saint-Rédempteur à Jénine, après la mort du curé P. Zacharie Chomali, Palestine jusqu'à sa mort
- 24.10.1970: Membre de la Commission liturgique et de la commission d'administration de la propriété patriarcal de Teyasir
Mort: 20.6.1971 à Jénine brusquement dans la soirée, à l'âge de 41 ans
Enterré: 21.6.1971 à Jifna, absoute prononcée par Mgr. Hanna Kaldany en présence des élèves du Grand Séminaire du Patriarcat latin
Le 20 juin 1971, le clergé patriarcal était profondément endeuillé par la mort d'un de ses jeunes prêtres, encore dans la force de l'âge, D. Émile Makhlouf. Il était décédé, quasi subitement, dans un hôpital de Galilée où il était en traitement depuis plus d'un mois pour ses reins. Bien qu'on eût craint pour lui, l'annonce de cette mort a été pour tous ses amis un nouveau bien douloureux.
Né à Jérusalem, le 31 mars 1930, d'une famille originaire de Gifna, Emiie, le second De sept enfants, revint encore tout jeune avec les siens dans son village. C'est de Gifna qu'il fut envoyé au petit séminaire patriarcal, en octobre 1941, par Mgr Léandre Girard, curé de Birzeit, la paroisse voisine d'où il s'occupait aussi alors de Gifna. Après ses études secondaires, Émile entra tout naturellement au Grand Séminaire. Théologien, il fit des stages pastoraux à Hoson, chez D. Émile Shihadeh et à Zababdeh, chez D. Yacoub Abdelnour. Il fut ordonné prêtre le 5 juillet 1953, à la concathédrale, par S.B. Mgr Cori et célébra sa première messe le lendemain sur le Calvaire, assisté par son fidèle parrain, Mgr Girard que cette ordination comblait de joie. Le dimanche suivant, Gifna et son curé, D. Alphonse Alonso, faisaient une réception très chaleureuse à D. Émile, premier enfant de cette mission à arriver au sacerdoce. L'orateur de la fête fut D. Alfred Attieh. Devenu curé de Gifna, c'est encore lui qui, 18 ans après, a eu le cruel devoir d'accueillir dans son église le cercueil du Jeune prêtre de 1953.
Après son ordination, D. Emile fut affecté à Madaba, comme vicaire de D. Georges Saba, non sans avoir fait au préalable quelques remplacements à Hoson et Amman. À Madaba, il s'occupa surtout de la florissante école paroissiale et quelque peu aussi du service de la succursale de Maïn, à quelque 9 km à l'ouest, avant la construction de l'église (1958). En septembre 1955, D. Emile fut envoyé à Kérak comme vicaire de D. Deraoui, pour desservir spécialement la succursale d'Ader. Mais son séjour y fut de courte durée, car en décembre 1955, il fut nommé curé de Zababdeh, où il avait déjà travaillé comme séminariste. Il y succédait à D. Fouad Héjazin, qui venait d'être envoyé pour quelques mois à Gaza. Après deux ans passés à Zababdeh, D. Emile alla encore remplacer D. Fouad comme curé d'Ajloun.
Il allait rester 5 ans dans cette paroisse transjordanienne, s'y occupant avec zèle de son école florissante, mais objet de tracasseries administratives. En 1962, D. Émile y fut victime d'un grave accident, se brisant très malheureusement la jambe dans une chute, en surveillant des travaux d'aménagement. Il dut passer de longs mois à l'hôpital d'Amman pour une guérison qui fut très longue à venir et ne fut jamais parfaite.
En raison de son état de santé, il fut alors nommé à Jénin au mois d'août 1963. Cette petite paroisse, dans ce pays plat et bien desservi, même avec les succursales de Bourkin, Deir Ghazaleh et Jalameh, le libérait des soucis continuels et des dures montées d'Ajloun. Il ne trouva d'ailleurs pas toute tranquillité dans cette zone frontière entre Israël et Jordanie. En mai 1965, lors d'une attaque de nuit sur Jénin, son presbytère se trouva en première ligne et fut criblé de balles. Le curé en fut pour des dégâts et des émotions. La guerre de 1967 l'affecta moins, en fait. Elle lui ouvrit des communications faciles avec Nazareth tout proche et ses confrères de Galilée. En 1970, la Commission diocésaine de liturgie faisait appel à son dévouement. Il faisait aussi partie de la commission d'administration de la propriété patriarcale de Teyasir, profitant pour ses déplacements de l'auto de D. Alphonse, son jeune confrère de Zababdeh, son ancienne paroisse.
Mais en 1971. D. Émile a souffert de plus en plus du mauvais fonctionnement de ses reins. Il devait subir un premier traitement à l'hôpital des Frères de S. Jean de Dieu de Nazareth. En mai, son état s'aggravait dangereusement. Les reins bloqués, il était hospitalisé successivement aux hôpitaux Rothschild et Rambam de Haifa, puis à celui de Pooria, près de Tibériade, qui est muni d’un rein artificiel. Dernièrement, cependant, son état semblait s'être amélioré et on parlait de son retour à Jénin. Mais subitement, dans la nuit du 20, Emile était emporté en quelques minutes par une embolie, malgré l'intervention immédiate des docteurs.
Transporté le lendemain au soir à Gifna ; ses obsèques y ont eu lieu dans la matinée du 22 juin. Y ont pris part, avec tout le village, des paroissiens de Jénin et Zababdeh, de nombreux confrères, le grand séminaire patriarcal et S.E. Mgr Kaldany qui, de Nazareth, l'avait régulièrement visité dans les hôpitaux de Galilée. Le curé de Gifna, D. Alfred Attieh, a célébré la messe et, après l'Évangile, a évoqué avec émotion la figure du défunt, qu'il avait, dans cette même église, accueilli 18 ans auparavant dans la joie de l'ordination. S.E. Mgr Kaldany a donné l'absout. Il a eu aussi quelques mots sentis pour exprimer les sentiments de tous devant cette mort prématurée, pour consoler aussi les vieux parents, restés seuls à Gifna alors que leurs autres enfants ont émigré en Amérique. Évêque, confrères, séminaristes et fidèles ont ensuite conduit O. Émile à sa dernière demeure, au cimetière paroissial. Le clergé patriarcal ainsi frappé regrette ce confrère, discret et de bon sens, dont les épreuves de santé avaient bien réduit les activités. Au moment où l'espoir renaissait, mystérieusement, le Seigneur a soudain rappelé son bon serviteur pour le récompenser.