Né: 10.12.1883 à Bethléem, en Palestine
Études: 10.1900: Il a commencé à étudier chez les Salésiens
Ordination: 20.12.1913 à Nazareth
Nominations & Activités:
- 1914: Rejoint le Patriarcat Latin de Jérusalem
- 22.9.1916: Curé de la paroisse de la décollation de Saint-Jean-Baptiste à Madaba, en Jordanie jusqu'au 15.10.1919
- 15.10.1919: Curé de la paroisse Saint-Pierre à Taybeh, en Palestine jusqu'au 1.11.1921
- 3.11.1921: Curé de la paroisse Saint-Antoine de Padoue à Rameh, Palestine jusqu'au 20.9.1929
- 1926: Dirige la construction du presbytère en son temps de Rameh
- 20.9.1929: Curé de la paroisse du Cœur Immaculé de Marie à Fuheis, en Jordanie jusqu'au 16.1.1937
- 1931: Début de la construction de la 2ème église en son temps de Fuheis jusqu'en 1932
- 13.2.1937: Curé de la paroisse Saint Jean l'Apôtre à Jaffa de Nazareth jusqu'au 23.1.1941
- 23.1.1941: Curé de la paroisse Saint-Joseph à Jifna, en Palestine jusqu'à 10.1942
- 10.1946: Curé de la paroisse Saint-Rédempteur à Jénine, en Palestine et ses succursales (Bourqin, Muqeibleh, Jalameh) jusqu'au 1.9.1950
- 7.1948: Son presbytère est détruit par les juifs en une attaque contre Jénine, Il se réfugie à Naplouse
- 1.9.1950: Curé de la paroisse de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus à Safout, en Jordanie jusqu'au 18.2.1954
- 18.2.1954: Curé de la paroisse de l'Annonciation à Ein Arik, en Palestine jusqu'au 6.10.1954
- 1954: Retiré au Patriarcat latin
Mort: 29.6.1965 Au Patriarcat latin, à l'âge de 82 ans
D. Antoun Hihi s'est éteint au Patriarcat latin, dans l'après-midi de la fête de Saint Pierre, le 29 juin dernier. Il se trouvait en danger déjà depuis 1962 et restait généralement alité. Le grand âge et les infirmités avaient eu raison de la robuste constitution de ce prêtre qui avait passé une bonne partie de sa vie au service des missions du Patriarcat.
Il était né le 10 décembre 1883 à Bethléem d'une ancienne famille catholique. À la fin de ses études, il entra en 1900 chez les Pères Salésiens à Crémisan (Beit Jala) et, avant même son ordination, travailla à Alexandrie et Nazareth. Il fut ordonné prêtre le 20 décembre 1913.
Pendant la guerre de 1914, privé de tous ses missionnaires étrangers qui avaient été déportés, le patriarche Camassei fit appel aux Salésiens arabes que la fermeture de leurs œuvres laissait disponibles. D. Hihi fut ainsi envoyé en 1916 à Madaba. Les Turcs, qui avaient eu maille à partir avec un de ses prédécesseurs, ne furent pas aimables pour le nouveau curé. Ils perquisitionnèrent et réquisitionnèrent sans ménagement les locaux de la misson, rendant méritoire son ministère à D. Hihi. En octobre 1919, il fut transféré à la paroisse de Taybeh où il resta deux ans,
En 1920, avec quelques autres confrères salésiens arabes, D. Hihi s'agregea au clergé patriarcal qui avait été décimé pendant la guerre. Le 3 novembre 1921, il devint curé de Rameh en Haute Galilée. Il devait y rester 2 ans. Ce fut lui qui envoya au Séminaire Patriarcal deux enfants, Mgr Nemeh Siman et D. Ibrahim Hélou. De son temps furent construits la maison des sœurs et le presbytère de Rameh. À son départ en 1929, la paroisse de Rameh avait triplé.
En 1929, D. Hihi fut transféré à Fuheis. Un mouvement important y avait amené à l'Église catholique et au rite latin, très catégoriquement exigé, un fort groupe de fidèles orthodoxes. Pour la paroisse ainsi doublée, le Patriarcat dut songer à remplacer par une véritable église le misérable local qui servait auparavant de chapelle. Cette église fut construite en 1931-1932, du temps de D. Hihi. Mais pour lui éviter les embarras fatals que provoque dans un village une telle construction, on lui en enleva tout souci. Il lui en restait assez avec ses nouveaux fidèles, arrivés dans l'Église avec beaucoup de bonne volonté, mais aussi avec leurs habitudes difficiles à corriger. D. Hihi faisait face à tout avec courage, avec aussi ses ressources de répartie et son éloquence. En 1937, il passa à la paroisse de Haffa de Galilée et plus tard à celle de Gifna, puis, depuis 1942, eut son attache au Patriarcat d'où il rayonnait dans le diocèse pour des prédications.
En 1946, Mgr Barlassina lui confia la petite paroisse de Jénin avec ses succursales de Bourkin, Jalameh, Moukeibleh, Qafr Qoud, Deir Ghazzaleh. C'est à Jénin que le trouva la guerre de 1948. Lors des combats qui se livrèrent autour de cette ville, le presbytère de D. Hihi, une maison louée, fut complètement soufflé par une mine alors qu'il s'en trouvait heureusement absent. C'est de Naplouse qu'il continua à s'occuper de ses ouailles du nord, avant de devenir, en 1950, curé de Safout en Transjordanie, puis d'Ain Arik, pour quelques mois, en 1951. Les infirmités pesant désormais sur lui, il se retira alors au Patriarcat.
D. Hihi s'était donné une discrète culture. Il possédait l'arabe, l'italien et le français. Il avait de l'éloquence, dans le vieux genre assez grandiloquent. D'une grande facilité de parole, il était capable de parler 20 minutes avant d'entrer dans son sujet, seulement pour laisser aux retardataires le temps d'arriver. Conscient de son talent, il acceptait volontiers les invitations à prêcher. En 1960, il lui prit même la fantaisie de publier un choix de ses sermons et conférences en arabe sous le titre رؤوس اقلام في المواعظ والمحاضرات. Causeur brillant, D. Hihi avait les réparties très faciles, pleines d'à-propos, mordantes aussi facilement, ce qui ne lui valait pas que des amis.
Au Patriarcat, où les infirmités l'avaient contraint à se retirer, il sortait souvent en ville et faisait des séjours intermittents chez les siens à Bethléem. D. Hihi avait des sentiments arabes bien connus. Cela ne l'empêcha pas d'être victime d'un attentat qui, sur sa personne, s'était bien trompé d'adresse. Pendant la guerre d'Algérie, des malveillants désignèrent D. Hihi comme partisan des « impérialistes » abhorrés à un faible d'esprit des rues de Jérusalem excité contre eux. En pleine rue, cet homme asséna un coup sur la tête du vieux prêtre qui s'effondra ensanglanté. Après un séjour à l'hôpital, D. Hihi se tira fort bien et rapidement de cette lamentable aventure qui eût eu raison d'un moins fort que lui.
Les dernières années, ses facultés avaient fléchi et ses infirmités augmenté. Le vieillard, le plus souvent alité depuis 1962, a toujours trouvé au Patriarcat, auprès de ses confrères et surtout des Religieuses de Sainte-Dorothée, un inlassable dévouement surnaturel. Tous ceux qui ont connu son état et les soins d'enfant qu'il exigeait, n'ont pu qu'admirer sans réserve ce parfait et très méritoire dévouement des religieuses pour lui.
Dans l'après-midi de la Saint-Pierre, D. Hihi, en grand danger depuis plusieurs jours, s'est éteint entouré des religieuses et des confrères de la Curie. Le lendemain, la messe de requiem a été célébrée à la Concathédrale par Mgr. Beltritti, le chancelier, en la présence de S.B. Mgr le patriarche et de Mgr l'évêque auxiliaire. Le corps a été ensuite transporté à Bethléem, sur le désir de la famille, et les obsèques se sont déroulées à l'église paroissiale de Sainte-Catherine. Une foule considérable a accompagné le défunt à sa dernière demeure, au cimetière paroissial.