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1938 Can. Antonio Buso (1912-1998)

Né: 10.9.1912 à Oderzo (Trévise, Italie)

Études:

  • 1925: Petit et Grand Séminaire de Vit Veneto
  • 2.1.1935: Rejoint le Séminaire du Patriarcat latin, en première année de Théologie
  • 28.6.1935: La Tonsure
  • 29.6.1935: Les Premiers Ordres Mineurs par S.E. Gustave Testa dans l'église de la Dormition au Mont Sion
  • 5.7.1936: Les Derniers Ordres Mineurs par Mgr Smets à la chapelle du Séminaire du Patriarcat latin
  • 27.6.1937: Le Sous-Diaconat par S.E. Franz Fellinger dans l'église de la Dormition au Mont Sion
  • 18.12.1937: Le Diaconat par S.E. Franz Fellinger à la Pro-cathédrale

Ordination: 10.7.1938 par S.B. le Patriarche Louis Barlassina au Carmel à Bethléem

Nominations & Activités:

  • 2.11.1938: Vicaire de la paroisse du Cœur Immaculé de Marie à Fuheis avec le curé P. Michel Karam
  • 1.8.1939: Curé de la paroisse Saint-Joseph à Ader, en Jordanie jusqu'au 3.11.1939
  • 3.11.1939: Vicaire de la paroisse de l'Assomption de Notre-Dame à Salt avec le curé P. Antoine Vergani
  • 4.1.1940: Curé de la paroisse Saint-Joseph à Jifna, en Palestine jusqu'au 15.6.1940
  • 15.6.1940: Assigné à résidence à Rafat
  • 27.12.1940: Assigné à résidence à Qoubeibeh
  • 22.8.1941: Assigné à résidence à la Flagellation à Jérusalem
  • 27.7.1943: Libéré
  • 24.7.1943: Curé de la paroisse de l'Immaculée Conception à Birzeit, en Palestine jusqu'au 9.8.1993
  • 17.6.1953: Inauguration de l'école de Birzeit
  • 19.3.1971: Investi Chanoine du Saint-Sépulcre
  • 5.12.1974: Membre du Conseil presbytéral
  • 10.7.1988: Célébration de son jubilé d'or sacerdotal

Voyages:

  • Italie (12.6.1957-12.10.1957) Vacances
  • Europe (10.1970) Voyage
  • Italie (9.10.1972) Car mère malade

Mort: 30.10.1998 à Jérusalem, à l'âge de 86 ans Il s’éteint paisiblement, vaincu par son cancer

Enterré: à Birzeit sous l'Eglise

Né à Oderzo le 11 septembre 1912, 11 fit ses études à 9 ans au petit, puis au grand séminaire de Ceneda (Vittorio Ve­neto). Embauché pour la Terre Sainte, il y arrivait le 2 janvier 1935 au grand séminaire, alors encore contre le Patriarcat à Jérusalem. En 1936, grand et petit séminaire s'installaient définitivement à Beit Jala. Le 16 juillet 1938, D. Buso était ordonné prêtre à la chapelle du Carmel de Bethléem par le Pa­triarche Barlassina. Après des vacances en Italie, il devenait vicaire de D. Michel Karam à Fuheis, puis, après un stage à Ader, il était vicaire de D. Vergani à Salt. En janvier 1940, il passait à Jifnah pour quelques mois. À la guerre, il était inter­né en juin à Rafat, en décembre à Qoubeibeh, le 22 août 1941 au couvent franciscain de la Flagellation à Jérusalem pour deux ans.

À sa libération, en juillet 1943, il devenait curé de Birzeit, où il allait commencer une carrière apostolique qui dure encore après 45 ans ! De 1943 à 1948, ce fut une période paisible. La guerre arabo-juive de mai 1948 bouleversa les conditions de Birzelt comme de toute la Palestine. Ce village, qui comptait alors quelque 2000 habitants, fut envahi par les réfugiés arabes de la plaine. D. Antoun en reçut quelque 300 dans ses écoles et au presbytère, où ils s'incrustèrent, avant de constituer le camp de Jalazon, autour de la source puissante de ce nom. Le curé put alors rouvrir ses écoles, mais garda encore deux ans des familles dans son presbytère. Il eut alors à aider ses fidèles sans travail. À son école soudainement gonflée, il construisit de nouveaux locaux pour 291 élèves. Le Patriarche Gori vint la bénir le 18 février 1950. Aidé par les dames du Saint-Sépulcre de Suisse, il put aussi, laborieusement, tenacement, bâtir l'école des filles. En même temps qu'il obtenait ainsi les locaux pour ses 530 élèves en 1968, il procurait du travail aux nombreux tailleurs de pierre du village.

Il avait aussi à lutter contre des tracasseries administratives jordaniennes et une sévère concurrence d'écoles du gouvernement, de l'UNRWA des réfugiés, et de l'école protestante qui deviendrait par la suite une université. Il fut encore validement soutenu, à partir de 1960, par la lieutenance suisse du St.-Sépulcre et ses amis italiens, dont Mgr Artico d'Oderzo.

En même temps, toujours avec son sens social si remar­quable, il se lançait en 1954 dans la construction d'une nouvelle église, en remplacement de l'ancienne du siècle dernier (1871), absolument insuffisante pour sa paroisse fort développée. Le 12 mai 1958, il en bénissait lui-même la première pierre ; en infrastructure, il construisait une belle salle paroissiale où 11 fêtait le 29 juin 1963 un nouveau prêtre, le 7e de la paroisse de Birzeit, D. Manoel Msallam. La construction de l'église fut aidée d'abord par l'abbé de Notre-Dame de Guadalupe de Mexico. Après 1967, où la Cisjordanie passait sous contrôle israélien, le St.-Sépulcre américain apporta une aide décisive permettant l'inauguration et la bénédiction de la « cathédrale » de D. Antoun, le 27 septembre 1975. La générosité d'un chevalier suisse, M. Herman Michel, lui permettait d'en construire le clocher massif terminé en 1980, muni dans la suite d'une sonnerie électrique des cloches.

Aidé successivement de jeunes vicaires, D. Peter Madros (1972-1974), Ibrahim Hejazin (1974-1977), Majdi Syriani (1986), D. Antoun a poursuivi vaillamment son travail pastoral à Birzeit. En raison des circonstances douloureuses de cette année 1988, il n'a voulu aucune célébration de son Jubilé d'or. Mais ses paroissiens, qu'il a si valeureusement aidés aux années très dures d'après 1948, qu'il a dotés des deux écoles et de sa belle église, et ces dernières années avec D. Majdi d'un cercle des familles très apprécié, lui gardent leur reconnaissance, les con­frères aussi leurs sentiments de profonde estime.

Buso a été un curé bâtisseur. Avec une ténacité exemplaire, sans jamais se décourager, il a poursuivi pendant de longues années la construction de l'église et de l'école paroissiale de Beir Zeit. De ces constructions, il était fier. Il racontait volontiers quels efforts il avait dû faire pour trouver l'argent nécessaire, et que d'humiliations subir… Mais le résultat est là : la belle église de Beir Zeit, toute en belle pierre de taille, fait l'admiration de tous les visiteurs. On a même parlé de la « cathédrale » de D. Buso, ce qui le faisait sourire.

En 1993, sentant ses forces diminuer, il s'était retiré au Patriarcat de Jérusalem. Le 30 octobre 1998, il s'est éteint calmement à l'hôpital Saint-Joseph.

Antoun était un homme posé, un sage qui aimait donner des conseils. Il s'énervait rarement. Il a été un prêtre fidèle, faisant calmement son devoir, mettant toute sa confiance en la miséricorde de Dieu. C'est ainsi qu'il a vu venir la mort sans peur, sans angoisse, mais plutôt comme une rencontre avec ce Dieu en qui il avait mis toute sa confiance.