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1844 Can. Abdallah Comandari (1815-1864)

1844 Can. Abdallah Comandari (1815-1864)

Né: 15.9.1815 à Bethléem, Palestine

Études: 25.1.1835: Collège de la Propagande à Rome (4 ans d’humanités)

Ordination: 25.1.1844 à Rome

Nominations & Activités:

  • 20.8.1844: Chez les franciscains et aide au curé de Bethléem
  • 17.1.1848: Présenter au Patriarche afin de se mettre à sa disposition, et ont été parmi les premiers collaborateurs du Patriarche Giuseppe Valerga
  • 1852: Aide à la fondation de l'école de St. Joseph
  • 25.10.1853: Premier Vicaire de la paroisse Notre-Dame de l'Annonciation à Beit Jala avec le curé P. Jean Moretain
  • 12.1859: Recteur du Séminaire du Patriarcat latin
  • 1.12.1862: Investi Chanoine du Saint-Sépulcre
  • 9.1862: Démissionne pour raison de santé

Mort: 26.11.1864, Bethléem dans sa famille (typhus) à l'âge de 49 ans

Enterré: Cimetière paroissial

Can. Abdallah Comandari naquit à Bethléem, le 15 septembre 1815, de Hanna Anton Comandari et de Hilaneh Issa Fléfel. Six jours plus tard, le 21 septembre, il recevait la grâce du Saint Baptême, selon le rite latin, dans l'église paroissiale des Pères Franciscains.

Il appartenait à une tribu catholique d'ancienne date, dite des Tarâj­meh ou « interprètes », dont le chef était son propre père.

Comme tous les enfants catholiques de Bethléem, le petit Abdallah fréquenta depuis sa tendre enfance l'école paroissiale de Terre Sainte.

Il reçut la Confirmation le 18 décembre 1822 des mains du Rév.me Custode de Terre Sainte, le P. Jean-Antoine de Rogliano.

Étudiant à Rome

Abdallah manifesta depuis sa jeunesse une forte inclination pour l'État ecclésiastique, sans se pencher cependant pour la vie religieuse.

Aucun séminaire pour le clergé séculier n'existant à l'époque en Terre Sainte, les Pères Franciscains décidèrent de l'envoyer à Rome, au Collège de la Propagande. Là, il recevrait sa formation sacerdotale complète pour rentrer, après l'ordination, en Terre Sainte comme missionnaire apostolique au service de la Custodie.

Abdallah arriva à Rome le 25 janvier 1835. Il avait alors ses 20 ans. Malgré son âge, il se mit avec courage à l'étude et, après quatre ans d'humanités (1835-1838), deux ans de philosophie (1839-1840) et quatre ans de théologie (1841-1844), il parvint au sacerdoce. Son ordination eut lieu le 25 mars 1844, en la chapelle du Collège Urbain de la Propagande, des mains de Son Eminence le cardinal Jacques-Philippe Fransohi, préfet de la même congrégation.

Nous manquons malheureusement de détails sur sa vie d'étudiant à Rome (1835-1844). Nous savons seulement que le nouveau prêtre ne s'attarda pas dans la Ville Eternelle après son ordination sacerdotale. Le 20 août 1844, il était déjà de retour dans sa ville natale. La chronique paroissiale de Bethléem nous informe qu'il fut immédiatement affecté au service de la paroisse en qualité d'auxiliaire du curé.

Premier ministère à Bethléem

Le jeune vicaire prit logement au couvent franciscain et, quoique prêtre séculier, porta habituellement l'habit religieux de Saint François jusqu'à l'arrivée du nouveau patriarche (1848).

Son dévouement sacerdotal et son savoir-faire, unis au prestige qui lui revenait du fait d'être fils d'un chef de tribu, lui acquirent vite l'estime et l'affection de toute la population.

"Tout le monde recourait à lui pour conseil, secours et surtout pour remettre la paix entre les familles.

II était le grand pénitencier de Bethléem tout entière. Sa direction était sobre, faite de peu de mots. II connaissait bien les gens, leur caractère, leurs usages et il savait à l'occasion les corriger.

Son ascendant sur les chefs était chose connue. Tout le monde respectait son autorité et, à l'occasion, on l'éraignait.

Sous la houlette du Patriarche

À l'arrivée de S.B. Mgr Valerga à Jérusalem, le 17 janvier 1848, D. Abdallah était sans doute parmi les nombreux Bethlémitains qui accoururent dans la Ville Sainte pour recevoir le Patriarche.

Il n'est pas téméraire d'affirmer également que D. Abdallah – depuis les croisades, seul prêtre séculier de rite latin en Terre Sainte – se fit un devoir de se présenter dès les premiers jours au Patriarche pour se mettre à sa disposition.

« L'arrivée du Patriarche, nous dit l'auteur de la Vie de Mgr Valerga, fut pour D. Abdallah comme l'arrivée du Messie. » Il s'évertua par tous les moyens à se rendre digne de la confiance et de l'affection du patriarche qui, de sa part, le tint toujours en grande considération. (page 249).

Quelque temps après son arrivée à Jérusalem, Mgr Valerga fit sa première visite pastorale à Bethléem. La ville natale du Christ était alors la principale paroisse de la Custodie franciscaine en Terre Sainte. Elle comptait 1672 fidèles de rite latin, tandis que celle de Jérusalem n'en comptait que 906 et celle de Nazareth 614. Deux pères franciscains étaient affectés au service de la paroisse de Bethléem, plus D. Abdallah qui partageait leur travail apostolique.

Mgr Valerga, voyant le bien spirituel que ce prêtre accomplissait dans son pays natal, fut très heureux de le laisser au service de la paroisse qui l'avait vu naître.

Cependant, depuis cette date, D. Abdallah, pour marquer son passage sous la juridiction directe du Patriarche, porta toujours la soutane noire du prêtre séculier et habita chez son père.

Fondation de l'école des filles à Bethléem

Cette même année 1852. Mgr Valerga eut recours à l'œuvre intel­ligente de D. Comandari pour une autre initiative bien plus importante, à savoir celle de la fondation d'une école de filles pour la paroisse de Bethléem, et à préparer la maison qui devait recevoir les religieuses en achetant le terrain et en obtenant le firman pour la construction.Ce qu'il fut, malgré les nombreuses difficultés. Et après l'installation des Sœurs de St Joseph, le Patriarche confia aussi l'aumônerie de la Communauté et de l'école à D. Abdallah, qui fut nommé en même temps confesseur ordinaire de la maison. Il s'acquitta d'une façon «irréprochable» de cette double tâche jusqu'à sa mort, excepté la courte période qu'il passa au séminaire comme vice-recteur (décembre 1859-août 1862). Il eut cependant soin, pendant ce laps de temps, de se faire suppléer par ses confrères du séminaire. Ils se rendaient quotidien-nement de Beit Jala à Bethléem pour le service religieux.  

Dans la mêlée de Beit Jala

L'année 1853 devait passer à l'histoire de l'Église en Terre Sainte à cause des luttes décisives qui se déroulèrent à Beit Jala pour la fondation de la Mission. Ces événements douloureux aboutirent toutefois à la pleine liberté d'action apostolique de l'Église catholique au Pays de Jésus.

Ces conflits virent engagées nombre de personnes telles que les : l'intrépide patriarche Mgr. Valerga, le vaillant missionnaire D. Jean Morélain ; D. Pierre Cotta ; l'abbé Michel Alliard.

Ce fut précisément à D. Abdallah que le Pa­triarche avait confié la dif­ficile tâche de préparer le terrain pour la fondation de la mission en achetant de M. Elias Chaer une maison alors en construc­tion, qui devait devenir la résidence du premier mis­sionnaire.

On connait la suite de cette lutte épique. L'intervention énergique du Patriarche et du Consul aboutit, après plusieurs mois de combat et de souffrance, à une victoire complète.

D. Abdallah, après avoir partagé avec l'abbé Morétain les premiers jours de lutte à Beit Jala, continua de Bethléem – où il habitait chez son père – à suivre de très près les événements qui se déroulaient dans le village voisin. Sa joie dut être bien grande quand il lui fut donné de voir la rentrée triomphale du Patriarche à Jérusalem, dix mois plus tard, le 21 août 1854.

Vice-Recteur du Séminaire (1859-1862)

En octobre 1854, l'abbé Morétain, rentré finalement à Beit Jala comme curé-missionnaire, jetait, sur ordre de Mgr Valerga, les fondations d'une vaste église et d'une imposante construction qui devait servir de presbytère et de séminaire patriarcal. Les travaux progressèrent si rapidement que pendant l'été 1855, les séminaristes pouvaient déjà passer à Beit Jala les grandes vacances d'été. Le 7 septembre 1857, les travaux ayant été achevés, le séminaire s'installait définitivement dans la nouvelle résidence.

Le R. P. Léonard de St. Joseph O. C. D., frère du patriarche, qui depuis décembre 1852 dirigeait à Jérusalem le séminaire avec le titre de vice-recteur, reçut maintenant le titre de « recteur ». Il le porta deux ans, jusqu'en décembre 1859, où il donna sa démission, tout en restant à Beit Jala comme curé et professeur au séminaire. Mgr Valerga lui donna comme successeur dans la direction du séminaire D. Abdallah Comandari, avec le titre de vice-recteur.

Pendant ses trois années de supériorité au séminaire (décembre 1859-août 1862), D. Abdallah eut des collaborateurs très distingués. Au R. P. Léonard O. C. D., il faut ajou­ter l'abbé Halatha, prêtre hongrois; docteur en théologie; D. Davidian, prêtre arménien, procureur du séminaire et plus tard vicaire patriarcal arménien et évêque; D. Dik­ha, préfet du petit séminaire; le Cheick Kablan, maronite, professeur d'arabe; l'abbé Victor Duligné, professeur d'Ecriture Sainte et directeur spirituel; D. Antonio Belloni, qui jeta à Beit Jala les bases de son oeuvre de l'Orphelinat qui continua à Bethléem, sous la direction des Pères Salésiens; enfin D. Vincent Bracco à qui fut confié l'enseignement de la philosophie. Ce jeune prêtre, si pieux et si sage, devait succéder en 1862 à D. Abdallah dans la direction du séminaire et, plus tard (1873-1889), illustrer le siège patriarcal par ses vertus et sa doctrine.

Derniers jours et mort de D. Abdallah

Son état précaire de santé ne lui permettant guère de continuer longtemps dans la lourde tâche de directeur du séminaire, en août 1862, D. Abdallah obtint du patriarche d'en être soulagé et de rentrer chez les siens à Bethléem.

Il reprit dans sa ville natale son poste d'aumônier et de confesseur des Sœurs de St. Joseph, tout en se prodiguant, comme auparavant, pour le bien spirituel de l'école et de la paroisse.

En novembre 1864, il fut surpris par une violente attaque de Typhus qui, en quelques jours, l'emporta dans le tombeau. Il mourut à l'âge de 49 ans et fut enseveli dans le cimitière paroissial, regretté et pleuré de tous ses compatriotes qui avaient toujours vu en lui un véritable prêtre du Christ. En vingt ans de sacerdoce, il avait donné sans compter ses meilleures énergies au service de Dieu et des âmes.