Né: 27.8.1867 à Dommeleh, Pays-Bas
Études:
- 1881: école apostolique Turnhout, Belgique jusqu'en 1885
- 1.10.1885: Rejoint le Séminaire du Patriarcat latin
Ordination: 24.9.1892 par S.B. le Patriarche Ludovico Piavi
Nominations & Activités:
- 15.4.1893: Vicaire de la paroisse de l'Immaculée Conception à Hoson avec le curé P. Theobald Navoni
- 1895: Dirige la construction du presbytère en son temps de Hoson
- 11.1898: Curé de la paroisse de l'Immaculée Conception à Hoson, en Jordanie jusqu'à 5.1910
- 1900: Début de la construction de l'église en son temps à Hoson jusqu'en 1903
- 1908: Ouverture de la première mission à Shatana, en Jordanie
- 5.1910: Chancelier du Patriarcat latin, Investi Chanoine du Saint-Sépulcre
- 1919: Visiteur apostolique Perse
- 7.1921: Visiteur apostolique en Géorgie
- 21.12.1921: Délégué apostolique en Perse
- 2.8.1922: Évêque titulaire de Ganges
- 28.8.1922: Consécration épiscopale
- 1924: Délégué apostolique en Perse
- 1930: Retour au Patriarcat latin
- 5.1935: Retour à Rome
- 1940: Consulteur de l'Orientale
Mort: 31.7.1947 à Rome, à l'âge de 80 ans
S.E. Mgr Adrien Smets était né le 27 août 1867, à Dommeleh, dans le diocèse de Bois-le-Duc. Il arriva à Beit Jala le 1er octobre 1885, venant de l'École apostolique des pères jésuites de Turnhout en Belgique, où il avait passé quatre ans. Au Séminaire, sa santé donna d'abord de grandes inquiétudes ; mais, grâce à Dieu, le jeune poitrinaire devait surmonter son mal et ne mourir qu'à 80 ans, après une très belle carrière apostolique. Ordonné prêtre le 24 septembre 1892, D. Smets fut envoyé à Hoson comme vicaire de D. Théobaldo Navoni Celui-ci avait ouvert cette mission en 1885 et y avait souffert de persécutions continuelles, suscitées par les schismatiques. Il avait pu cependant y bâtir, en 1891-1893, grâce à D. Barberis, un spacieux presbytère et une petite chapelle provisoire. Prématurément usé, il s'en remit à son jeune vicaire pour la construction de l'église. D. Smets, à qui ses paroissiens avaient donné le nom d'Abouna Youssef, plus facile pour eux, mit toute sa grande finesse et toute sa ténacité hollandaise à réaliser le rêve du saint D. Navoni. Il noua dans ce but de précieuses relations et s'adressa même, à l'approche de la visite en Palestine de Guillaume II, à l'évêque auxiliaire de Cologne, presque son homonyme, Mgr Smits. Celui-ci sut faire intervenir le Gouvernement de Berlin à Constantinople en faveur de D. Smits. De fait, lorsque Guillaume II arriva à Jérusalem en octobre 1898, accompagné par le Wali de Damas, ce dernier se présenta chez Mgr Piavi et lui demanda pour quelle église il avait sollicité la recommandation de l'Empereur auprès du Sultan, celui-ci étant tout disposé à accorder la faveur demandée. Mgr Piavi, qui ignorait les démarches de D. Smets pour l'église de Hoson, demanda et obtint le firman turc pour bâtir l'église de Madaba. Nullement découragé par ce malentendu, dont profitait son confrère de Madaba, D. Smets reprit son affaire, désormais plus facile, par la voie hiérarchique turque. Cela le mena à Damas chez le Wali devenu plus compréhensif, et finalement à Constantinople, où il obtint le firman désiré. À son retour, Hoson, pour une fois unanime devant un tel succès, lui fit un accueil triomphal. Commencée en 1900, l'église, encore une conception de D. Barberis, fut terminée en 1902. D. Smets la fit orner de fresques remarquables par le peintre hollandais Pierre Guerrits.
Devenu curé de Hoson en 1893, D. Smets se dévoua corps et âme à ses paroissiens ; pas plus qu'à D. Navoni, ne lui manquèrent les tribulations de toute sorte, qu'il évoquait lui-même dans la suite avec bonne rumeur. Dans sa région alors peu sûre, il battit ce record de tomber à huit reprises entre les mains des voleurs. Au cours d'un voyage à Nazaeth en particulier, les brigands lui mirent le poignard sur la gorge et le dépouillèrent de tout, habits compris, lui laissant uniquement son cheval, prise trop compromettante pour eux. D. Smets dut s'arranger pour arriver dans la nuit à Nazareth, chez son confrère D. Monnier, fort abasourdi, on le comprend, de le voir se présenter en cette tenue. D. Smets, en racontant cette aventure, riait encore de l'épouvante qu'il avait semée sur sa route parmi les villageois qui s'échappaient en criant au Djin devant l'apparition de ce cavalier habillé seulement d'une barbe opulente ! À Hoson, il ne lui manqua même pas des diableries. La maison d'un de ses paroissiens fut, en effet, assez longtemps le théâtre de lapidations inexplicables que le curé observa très objectivement – il fut même atteint – et dont finit par avoir raison ses exorcismes tenaces.
Après 8 ans de ministère à Hoson, où il avait conquis tous les cœurs par sa patiente et souriante sagesse et son zèle surnaturel, D. Smets fut rappelé au Patriarcat, en 1910, pour y remplir la charge de Chancelier. En 1915, il se rendit à Rome et de là en Hollande où il resta jusqu'à la fin de la guerre. Lorsqu'il repassa par Rome, après l'armistice de 1918, il fut nommé par le Saint-Siège visiteur apostolique en Mésopotamie et au Kurdistan. Élu archevêque titulaire de Gangres, en Paphlagonie, le 2 août 1922, il fut consacré, le 28 octobre suivant, par le cardinal Van Rossum, préfet de la Propagande. Il gagna alors son nouveau poste d'administrateur apostolique de la Caucase et de l'Azerbadgian, avec résidence à Tflis. En 1924, il fut expulsé et reconduit à la frontière par les autorités soviétiques. Rome le nomma alors Délégué apostolique en Perse, avec résidence à Téhéran.
En 1930, sa santé s'étant fort altérée, Mgr Smets donna sa démission et revint au Patriarcat de Jérusalem vivre dans la plus grande simplicité et cordialité parmi ses anciens confrères, toujours prêt à donner son aide à Mgr Barlassina. C'est ainsi qu'il vint quelque temps faire des conférences très goûtées aux grands séminaristes. En mai 1935, il quitta la Terre Sainte pour l'Europe ; il s'installa à Rome où il fut consulteur de la S. C. Orientale. C'est dans la Ville Eternelle qu'il mourut, au Collège Pontifical hollandais, le 31 juillet 1947.